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Affaiblie par le Covid-19, la lutte contre le paludisme perd du terrain au Sénégal

Depuis que le Covid a déferlé sur le Sénégal, le paludisme fait de plus en plus de victimes.

Barou Dembélé
Rédigé le
Un lit équipé d'une moustiquaire, dans la petite île de Sipo  —  Salvador Aznar / Shutterstock

La catastrophe redoutée a eu lieu. Depuis l'apparition du Covid-19 en Afrique, les infections et les décès liés au paludisme explosent. Et le Sénégal n'y échappe pas. Pourtant, les acteurs de la lutte contre cette maladie, qui est transmise à l'homme par des piqûres de moustiques, ont compris dès le début de la pandémie que la lutte allait se compliquer. 

En 2020, alors que le Sénégal enregistrait ses premiers cas de Covid, le Dr Doudou Sène, coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme espérait, sur AlloDocteurs Africa, que ce mal fasse moins de victimes que le Covid-19. Mais finalement, c'est tout le contraire. 

En 2021, le pays a enregistré 536.850 malades contre 445.313 cas en 2020, soit une hausse de 20%. Durant la même période, le nombre de décès est passé de 366 à 399. Seul point positif, la baisse "significative" de morbidité de 51,1 % et 26,3 % respectivement chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes entre 2017 et 2021. 

Vers une souveraineté en matière de vaccins ?

Si la pandémie de Covid-19 a sapé la lutte contre cette maladie qu'on appelle aussi malaria, elle pourrait aujourd'hui la booster. Dans le cadre du plan de relance spécial Covid, le Sénégal renforce son secteur pharmaceutique. Un nouveau site de production de vaccins de haute technologie actuellement en construction par l'Institut Pasteur de Dakar devrait produire au moins 50% des besoins en vaccins du pays. Un bonne nouvelle, à l'heure où le premier vaccin contre le paludisme commence à être déployé sur le continent africain. 

Selon la Dre Matshidiso Moeti, cheffe de la branche africaine de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce vaccin sera utilisé pour prévenir le paludisme chez les enfants âgés de six mois à cinq ans et vivant dans des milieux où la transmission est modérée à forte. 

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