Algérie : progression inquiétante du cancer de la prostate
En près de dix ans, le nombre de patients algériens atteints d'un cancer de la prostate a doublé.
Il y a de quoi s'alarmer. En Algérie, "les cas de cancer de la prostate ont carrément doublé en prés de 10 ans", précise le Pr. Mohamed Oukal à l'APS. Une situation qui s'explique par le vieillissement de la population mais aussi par "la malnutrition, notamment la consommation excessive de viande rouge et l'absence de pratique sportive". Selon un rapport de l'OMS datant de 2017, moins de 15% des Algériens prennent en compte les conseils de l'OMS en matière d'alimentation, c'est-à-dire manger au moins trois légumes et deux fruits chaque jour.
Si un grand nombre d'hommes algériens ont du mal à faire des enfants, cela peut sans doute avoir un rapport avec l'augmentation du nombre de malades du cancer de la prostate. Car la prostate (une glande qui se trouve juste en dessous de la vessie) participe notamment à la fertilité et au bon fonctionnement de l'éjaculation. Et aujourd'hui, le cancer de la prostate est le cancer masculin le plus fréquent dans le pays.
L'importance du dépistage précoce
Pour faire face à l'explosion de ce cancer en Algérie, le Pr. Oukal plaide en faveur d’un "dépistage précoce du cancer de la prostate pour les hommes dépassant la cinquantaine". Toujours d'après la même source, le dépistage est "l’unique moyen et le plus simple pour guérir de cette maladie". Il est même vital : "un retard de diagnostic peut aboutir dans la moitié des cas à un décès".
Si le Plan national de lutte contre le cancer a permis d'améliorer la prise en charge de cette maladie dans tout le territoire, il reste encore beaucoup à faire. A l'heure où les Algériennes doivent se battre (plus que les autres) pour soigner un cancer du sein, les hommes semblent quant à eux souffrir de l'absence d'une stratégie de dépistage du cancer de la prostate. Jusqu'à quand ?