Alzheimer, une maladie qui progresse en Afrique
Près de 3 millions de personnes souffrent de la maladie d'Alzheimer en Afrique. On vous dit tout sur cette maladie qui emporte les souvenirs et bien d'autres choses sur son passage.
Elle s’en prend aux souvenirs ! La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative, c’est-à-dire qu’elle se caractérise par la destruction du tissu cérébral. La maladie provoque deux types de lésions : la destruction des neurones et l’apparition de plaques, qui vont peu à peu réduire les capacités cognitives du malade. L’hippocampe, le siège de la mémoire, est le premier touché par ces lésions, ce qui se traduit par des pertes de mémoires. Ces dernières sont considérées comme le symptôme le plus connu de la maladie.
Mais Alzheimer grignote beaucoup plus que les souvenirs. Au fur et à mesure que la maladie se développe, le malade perd son autonomie, sa capacité à réaliser des tâches simples, à communiquer... Et si ce mal est étroitement lié à l’âge, il n’est pourtant pas une évolution normale de la vieillesse. La maladie n’est pas mortelle, mais elle entraîne des complications qui réduisent l’espérance de vie. Les troubles de la déglutition notamment, augmentent le risque de contracter une pneumonie, qui est l’une des causes les plus fréquentes de décès chez les personnes atteintes d’Alzheimer.
Troubles cognitifs et perte d’autonomie
Il existe 3 stades de la maladie :
Le stade léger au cours duquel l’hippocampe perd de son volume. Durant ce stade, le lien entre la mémoire à court et à long terme devient difficile : oubli de noms ou d'événements qui deviennent de plus en plus fréquents.
Le stade modéré où d’autres zones du cerveau sont touchées. Ce qui engendre des troubles du comportement, du langage, de la reconnaissance… Le malade a progressivement besoin d’aide pour se déplacer, se faire à manger…
Le stade sévère est le dernier. La récupération des informations est quasiment impossible et la mémoire à long terme disparaît peu à peu. Le patient est atteint de démence et perd son autonomie pour tous les actes de la vie quotidienne.
Des symptômes discrets
Les premiers symptômes apparaissent en général après 65 ans. Actuellement, il n’existe pas de traitement pour guérir Alzheimer. On dispose seulement de médicaments qui ralentissent la progression des lésions. La prise en charge repose surtout sur des solutions non médicamenteuses.
Les signes qui doivent vous amener à consulter sont les suivant : pertes de mémoire, difficultés à accomplir des tâches habituelles, perte d’objets fréquente, problèmes de langages (oublis de mots notamment), désorientation dans le temps et l'espace (le malade confond les saisons, se perd dans des endroits qu’il connaît bien), altération du jugement et du raisonnement, changements d'humeur (dépression, perte de motivation, anxiété) voire un changement drastique de personnalité. De quoi rendre le malade à peine reconnaissable par son entourage.
Une prise en charge difficile
La maladie d’Alzheimer est encore mal prise en charge en Afrique. Les soins nécessaires au malade nécessitent une prise en charge multidisciplinaire avec de nombreux soignants spécialisés, du neurologue au psychiatre en passant par l’orthophoniste ou aux infirmiers qui accompagnent le malade au quotidien.
Or, ces spécialités sont souvent difficiles d’accès sur le continent. Les malades sont laissés à la charge de leur famille qui n’ont pas forcément les moyens de les aider. Car le traitement repose surtout sur des ateliers de mobilisation cognitive ou de pratique artistique ou sportive… Et la maladie est largement stigmatisée, et souvent associée à la sorcellerie sur le continent africain.
Le manque de soins et d’infrastructures d’accueil pour les personnes âgées est l’un des grands défis de santé que l’Afrique aura à relever dans les prochaines années. Selon les estimations d’Alzheimer’s Disease International, plus de 7 millions de personnes en Afrique sub-saharienne souffriront d’Alzheimer d’ici 2050.