Amila, cette poudre de jus devenue une drogue
Une polémique autour de l’utilisation par des élèves d'une poudre de jus comme drogue rebondit en Algérie. Une enquête a été lancée par les autorités publiques.
C’est un phénomène qui inquiète. En Algérie, des écoliers détournent l’usage d’une poudre soluble de jus en la consommant comme une drogue. Sniffée et parfois mélangée à des produits contenant de l’alcool, cette poudre de jus accessible à petit prix est devenue un réel danger pour les enfants.
Suite aux alertes des parents d’élèves et des responsables
éducatifs, le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a
suspendu la production de ce produit en attendant les résultats d’une enquête lancée il y a quelques jours.
Son objectif est de s’assurer de "la conformité des activités de la société
productrice de la poudre de jus Amila".
En réponse à cette polémique, Promasidor, la société productrice de ce jus a précisé dans un communiqué que "le produit Amila est une poudre de jus de qualité soluble dans un litre
et demi d’eau. Le mode d’utilisation est bien expliqué sur le sachet",
ajoutant que le produit est "conforme aux normes
sanitaires algérienne et internationales".
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L’effet des alcaloïdes
L'affaire du jus Amila ne date pas d’aujourd’hui. En 2018 déjà, le laboratoire de la police d’Alger avait effectué des analyses sur ce produit. Résultat : la poudre de jus contient bel et bien une substance dénommée pyrazoles qui fait partie des alcaloïdes. Mais cette enquête avait néanmoins conclu que le jus ne comprenait "aucun composant qui représentait un risque pour la santé du consommateur".
Les alcaloïdes sont des molécules regroupant plusieurs substances comme la morphine, la codéine, la caféine...
Elles sont connues pour leur effet sur le circuit de récompense du cerveau, ce
qui peut causer une dépendance chez l’être humain.
Des enfants en danger
En Algérie, la consommation des drogues dans le milieu scolaire est un fléau qui prend de l’ampleur. "Les premières victimes des dealeurs et des narcotrafiquants sont les élèves en déperdition scolaire et qui ne trouvent pas de place pédagogique dans les centres de formation professionnelle", explique Ali Benzina, président de l’Organisation nationale des parents d’élèves (Onep).
Sur sa
page Facebook, Mustapha Zebdi, le président de l’Association de protection des
consommateurs estime que "la gravité de la chose n’est pas dans le produit
mais dans le comportement de nos enfants. C’est un produit destiné à être
consommé comme une boisson mais pas à être sniffé. Même si on interdit la
commercialisation de cette poudre, on va se retrouver dans le même problème
avec un autre produit".