Artemisia, Eucalyptus... Le Maroc met en garde contre leur utilisation pour soigner le coronavirus
Eucalyptus, artemisia, clou de girofle... Au Maroc, nombreux sont ceux qui utilisent ces plantes pour prévenir et soigner le coronavirus. De quoi pousser les autorités à expliquer que ces végétaux peuvent aussi être dangereux pour la santé.
Elles sont très prisées. De nombreux Marocains se ruent sur des plantes médicinales traditionnelles pour éviter le coronavirus. Il s’agit notamment du clou de girofle (kronfol en arabe) et d'eucalyptus, des plantes réputées pour dégager les voies respiratoires. Même l'artemisia rencontre un grand succès au Royaume. Surtout depuis que le président de Madagascar, Andry Rajoelina, a présenté le Covid-Organics (appelé aussi CVO) comme un éventuel remède, composé d'artemisia et de différentes plantes malgaches, pouvant prévenir et guérir le coronavirus.
L’usage des plantes médicinales chez les Marocains ne date pas d'hier, quoique plus répandu dans le milieu rural que dans les villes du pays. Mais cette fois-ci, l'ennemi est le nouveau coronavirus (Covid-19). A la date du jeudi 21 mai, cette maladie infectieuse a fauché la vie de plus de 328.000 personnes dans le monde, dont au moins 3.000 en Afrique. Face à cette situation, les autorités précisent, dans un communiqué, que ces plantes peuvent nuire à la santé, provoquer des effets secondaires ou entraîner des empoisonnements.
Mise en garde
A l'heure où de nombreux pays africains comme le Niger, la Guinée Equatoriale et les Comores ont accepté avec enthousiasme quelques cartons de Covid-Organics, le Centre Anti-Poison et de Pharmacovigilance du Maroc (CAPM) met en garde contre "l'usage excessif" de plantes. Et comme la pandémie du coronavirus rime aussi avec une infodémie (une épidémie de fausses informations), le CAPM appelle à ne pas se fier aux nombreuses "recettes et conseils" relayés sur les réseaux sociaux.
Ces dernières semaines, l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) comme le Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC-Africa) ont insisté sur l'importance d'études scientifiques pour valider le Covid-Organics, ce remède à bases de plantes qui fait couler beaucoup d'encre.