Au Bénin, la communauté LGBT se bat contre la transphobie
Après l'agression de trois femmes transgenres à Cotonou et la diffusion de la vidéo qui relate ces faits sur les réseaux sociaux, les militants de la communauté LGBT au Bénin espèrent rendre visible cette réalité.
Violences physiques, insultes... la majorité des personnes transgenres en sont victimes. Le chemin est donc encore long vers l'égalité au Bénin, comme le montre la récente agression de trois femmes trans à Cotonou, parmi lesquelles la Miss LGBT* Bénin de cette année. La scène a eu lieu dans la nuit du vendredi au samedi 1er mai, aux environs de 2 heures du matin. Trois femmes transgenres, (désignées comme hommes à la naissance mais qui s'identifient comme des femmes), ont été prises à partie dans un bar de Cotonou. Déshabillées de force et lynchées, leur agression a été filmée et mise en ligne. Les vidéos font désormais le tour des réseaux sociaux.
Une agression qui serait due à l'ignorance et l'incompréhension, selon l'un des responsables de l'association LGBT Hirondelle Club Bénin qui estime dans les colonnes de nos confrères de Lametéo que "les individus qui les ont lynchés pensent qu’elles se "déguisent" en femmes pour arnaquer. Or ce sont des femmes transgenres. Elles ne le font pas pour arnaquer. Elles n’ont pas de mauvaises intentions".
En finir avec la transphobie
Suite aux humiliations dont ont été victimes ces trois transgenres, l’association Hirondelle club Bénin a saisi le Tribunal de Cotonou pour rendre justice à leurs membres. "Nous avons activé notre dispositif juridique grâce auquel nous avons saisi le Procureur du Tribunal de première instance de Cotonou. C’est pour dire que le processus suit son cours et nous ne comptons pas abandonner tant que justice n’est pas rendue", a annoncé Hirondelle club Bénin sur sa page Facebook.
Tout comme cette association, d’autres membres de la communauté LGBT au Bénin multiplient leurs efforts pour dire Stop à la transphobie, c'est-à-dire l'aversion envers les personnes transgenres qui se traduit généralement par des violences physiques, verbales et des comportements discriminatoires. Une mobilisation générale dont se réjouit Hirondelle Club Bénin. "Nous apprécions également la mobilisation des autres membres de la communauté LGBT du Bénin et d’ailleurs indexés et affectés par l’acte horrible et inhumain. Ensemble nous demandons justice et réparation", indique le communiqué. Bien que l’homosexualité ne soit pas considérée comme un délit au Bénin, rien n'est fait par les autorités pour prévenir l'homophobie et la transphobie. Jusqu'à quand ?