Au Cameroun, une course contre la montre pour battre le choléra
La première phase de la campagne de vaccination organisée en urgence s’est déroulée pendant 5 jours dans les trois régions les plus touchées du pays.
Elle gagne du terrain. Depuis octobre dernier, l'épidémie de choléra a déjà fait plus de 100 morts dans plusieurs régions du pays. Face à cette maladie diarrhéique aiguë, due à une bactérie, dont on peut mourir en quelques heures en l’absence de traitement, la riposte s'organise.
Il est un peu plus de 13 heures, ce dimanche 10 avril, lorsqu'une équipe de 3 vaccinateurs quitte le Centre Médical d’Arrondissement de Bonamoussadi, dans le cinquième arrondissement de Douala. Ils se dirigent vers la Paroisse Notre Dame de l’Annonciation. Rejoints à la sortie de la messe par un autre groupe, ils s’approchent des fidèles pour leur proposer le vaccin contre le choléra. Mais bon nombre d'entre eux refusent.
En ce troisième jour de campagne de vaccination contre le choléra, l'équipe que nous suivons n'est pas la seule sur place. Elle fait partie des 24 équipes déployées sur le terrain depuis le début de cette opération."Nous sommes divisés en plusieurs équipes et chaque équipe a sa zone de travail. Le travail de certains consiste à marquer les maisons. Ce qui nous permet de sensibiliser les membres du foyer et connaître leur nombre. Par la suite, une autre équipe se déplace pour les vacciner", nous explique l’agent vaccinateur Dimitri Boum.
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Une vaccination difficile
Mais pour Dimitri et les autres, la tâche n’est pas toujours aisée. Ils se heurtent à de nombreux refus dans les quartiers huppés de Douala. Pour eux, l’accueil est meilleur dans les communautés, là où de nombreuses personnes sont réunies. Ce qui leur permet de vacciner des centaines de personnes par jour. Ceux qui ont reçu la piqure salvatrice reçoivent un carnet. Ce document sera la preuve à brandir lors de la deuxième phase de la campagne de vaccination, dont les dates n'ont pas encore officialisées.
"Des vaccins anticholériques sûrs, administrés par voie orale, doivent être utilisés conjointement à l’amélioration de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement pour limiter les flambées de choléra et favoriser la prévention dans les zones connues pour être à haut risque", selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).