Au Congo-Brazzaville, une école se bat contre les préjugés qui frappent les enfants autistes
Située en plein cœur de Poto-Poto, l'école de la Case Dominique, tenue par des religieuses catholiques, accueille cette année des centaines d'enfants autistes ou souffrant de trisomie.
Ils sont souvent stigmatisés dans le reste de la société. Les enfants autistes sont encore considérés à tort comme "des sorciers", qui seraient "envoûtés par tel ou tel" ou "sous l’emprise d’un mauvais esprit qui les conduit et les anime à faire ceci ou cela", déplore la sœur Ida Pélagie Louvouandou, coordonnatrice de l’école de la Case Dominique.
À son inauguration en 1999, le Centre de la Case de Dominique travaillait avec les enfants victimes des conflits armés. Puis il s'est concentré sur la prise en charge des enfants autistes, afin de favoriser leur "socialisation" et sensibiliser la population à ce trouble neuro-développemental. Depuis, cette école spécialisée a connu des réussites, selon son directeur Dieu Merci Nakavoua. "Nous avons un enfant autiste qui a commencé avec toutes les difficultés. Aujourd'hui, il se retrouve en France comme artiste peintre. Il y a vraiment des enfants qui émergent", témoigne-t-il.
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Des enfants autistes refusés dans les bus
"Aujourd’hui malheureusement, il y a beaucoup de couples qui se séparent à cause de l’autisme" d'un enfant, regrette-t-elle. Pour lutter contre les préjugés, la Case Dominique s’est lancée dans la sensibilisation de la population. "Depuis deux ans, nous allons, de temps en temps dans les rues avec nos feuillets, à la rencontre des gens pour leur parler et leur expliquer que l’autisme est un phénomène naturel qui existe et que nous devons accueillir avec beaucoup de respect", indique la sœur Louvouandou.
Cependant, reconnaît-elle, le changement des mentalités s'avère lent dans la société congolaise où la situation "n’a pas beaucoup évolué". "Nombreux sont encore les enfants autistes qui sont refusés dans les bus de transport en commun", dit-elle en exemple.