Au Mali, la drépanocytose tue beaucoup d'enfants
De Bamako à Kayes, de nombreux enfants maliens naissent avec une forme grave de la drépanocytose.
Au Mali, la prévalence du gène drépanocytaire varie de 4 à 25% du nord au sud du pays. A ce jour, plus de 14.000 personnes atteintes de drépanocytose sont suivies par les équipes du Centre de recherche et de lutte contre la drépanocytose (CRLD). Ouvert en 2010 à Bamako, cet hôpital est l’une des plus grandes structures d’Afrique subsaharienne dédiées au traitement de cette maladie génétique.
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Maladie "négligée" et sous-diagnostiquée, la drépanocytose limite l’espérance de vie des malades en l’absence de soins adaptés : on pense que la moitié des enfants décèdent avant l’âge de cinq ans en l’absence de prise en charge. ‘’Au Mali, environ 1 à 3% des enfants à Bamako, à Kayes, à Sikasso et à Koulikoro naissaient avec une forme grave de la maladie’’, regrette Fatoumata Togola, une des responsables de l’Association malienne de lutte contre la drépanocytose (AMLUD).
La drépanocytose chez l'enfant
Chez l’enfant, la maladie se manifeste par : des crises douloureuses vaso-occlusives, une anémie, une susceptibilité aux infections; une complication peut déclencher ou aggraver ces symptômes.
Les premiers symptômes de la drépanocytose apparaissent chez le nourrisson dès l’âge de 3 ou 4 mois. Mais si elle est dépistée trop tardivement, à l’occasion d’une crise grave, elle peut entrainer des manifestations cliniques irréversibles. D'où l'intérêt du dépistage néonatal qui, associé à une prise en charge précoce, permet d’améliorer durablement la condition des jeunes malades. Mais pour l'heure, aucune loi ne l'impose au Mali ni dans beaucoup d'autres pays du continent. Jusqu'à quand ?