Au Mali, la prise en charge sanitaire en milieu carcéral reste un défi
Alors qu’ils sont privés de liberté, les détenus maliens n’ont pas tous accès aux soins de santé. Seules 20% des prisons disposent d’une infirmerie, selon un responsable pénitentiaire.
Une double peine ? Dans une grande partie des pays d’Afrique subsaharienne, les conditions de détention ne sont pas les meilleures. Si certains détenus s'en sortent avec des séquelles, d’autres sont condamnés à vie par des maladies qu’ils ont contractées au cours de leur détention dans des établissements pénitentiaires vétustes.
Le plus inquiétant est que certains prisonniers ne reçoivent pas sur place les soins adéquats, faute d’infirmerie. C’est le cas au Mali où seules 20% des prisons disposent d’une infirmerie, d’après Ibrahima Tounkara, directeur national de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée (DNAPES).
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2 médecins pour 8.000 détenus
Selon Tounkara, le défi majeur de l’administration pénitentiaire est la prise en charge sanitaire. Outre la faible existence d’infirmeries au sein de ses prisons, le Mali ne compte que 22 agents de santé dont 2 médecins pour 8.000 détenus, a encore souligné M. Tounkara. "Nous sommes obligés de soigner les détenus", a-t-il insisté, appelant surtout à lier la santé à la sécurité.
Dans la mise en œuvre de cet arrêté interministériel, le Médecin-Détention du CICR, Dr Popol Lobo Biduaya, a indiqué que les districts sanitaires et les Centre de santé de référence (CSREF) devront supporter la prise en charge des détenus en milieu hospitalier. C’est la raison pour laquelle il a beaucoup insisté sur la bonne compréhension de cet arrêté par les acteurs. "L’idée derrière est que les infirmeries de prison doivent être considérées comme des Centres de santé communautaires (CSCOM) qui doivent dépendre du ressort des médecin-chefs", a noté Dr Biduaya.