Au Mali, l'accès aux soins reste un défi
Au nord du Mali, l'accès aux soins de base – particulièrement pour les femmes et les enfants – reste une préoccupation majeure.
L'accès aux soins de santé reste critique pour les Maliennes. La crise sécuritaire survenue à partir de 2012 a eu des répercussions négatives sur un système de santé déjà fragile dans le nord du pays. Aujourd'hui, beaucoup de Maliens, notamment les enfants en bas âge et les femmes enceintes, particulièrement vulnérables, mais aussi les blessés de guerre, ont de grandes difficultés à se faire soigner.
"Je suis à plus de 20 km de Koro (dans la région de Mopti), donc très loin d’un centre de santé. C’est à Bamako que j’ai rencontré une équipe de santé qui m’a édifiée sur les avantages de l’espacement des grossesses. Je pense qu’en tant que femme déplacée, je dois utiliser une méthode de contraception pour éviter toute surprise désagréable", confie Fatouma Bolly, une Malienne qui fait partie des nombreuses femmes bénéficiaires de soins sur un site pour déplacés.
Dans la région de Mopti, située à la frontière avec le Burkina Faso et les États de Gao, Segou et Tombouctou, des zones entières échappent au contrôle étatique et un climat de violences quotidiennes s’y est installé, entraînant des déplacements de population.
Fournir des soins de santé dans un contexte d'urgence
Selon les Nations Unies (ONU), plus de 1,7 million de personnes avaient besoin, en 2021, d’assistance en matière de santé au Mali. Et faute d’accès aux soins à cause des combats, la malnutrition, le paludisme et la rougeole entraînent des décès en nombre sur le sol malien.
Face à cette situation, de nombreux organismes comme le CICR ou l'ONG MSF soutiennent les structures de santé dans les régions de Mopti, Ségou, Tombouctou, Taoudéni, Ménaka, Gao et Kidal. Ces organisations tentent d'aider les populations à travers plusieurs programmes comme l’accès aux soins de santé primaire, la formation aux premiers secours et le soutien psychosocial.
Mais alors que le centre du Mali est devenu l’épicentre de la crise qui ravage le pays depuis de nombreuses années, il reste encore beaucoup à faire pour généraliser l'accès aux soins. Face aux violences commises contre les civils, la réponse humanitaire doit être intensifiée sur place afin de répondre aux besoins de la population. Plus que jamais.