Au Mali, une campagne pour éliminer la fistule obstétricale
Une cinquantaine de femmes ont été opérées dans le cadre de la campagne de réparation gratuite des femmes porteuses de fistule
Elles sont très douloureuses. Les fistules obstétricales (FO), ces lésions dangereuses qui peuvent survenir après un accouchement, concernent des dizaines de milliers de Maliennes. Elles provoquent une fuite d’urine et/ou de matières fécales par le vagin, et entraînent à plus long terme des problèmes médicaux chroniques.
Pour redonner espoir aux porteuses de fistules, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA Mali) a lancé, en collaboration avec le ministère de la Santé et l'ONG AGIR, une campagne de réparation gratuite des femmes porteuses de fistule. Organisée au mois du juillet, cette initiative a permis d'opérer une cinquantaine femmes au centre OASIS du CHU Point G de Bamako. "Les résultats sur les femmes opérées sont très satisfaisants’’ estime le Pr Mamadou Lamine Diakité, chef du Service Urologie.
L'importance de la prévention
Les femmes atteintes d'une fistule obstétricale sont souvent condamnées à la dépression, à l’isolement social et à une pauvreté accrue. Au Mali et dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, de nouveaux cas surviennent chaque année. Il est pourtant possible de prévenir cette lésion.
La prévention est le meilleur moyen d’éliminer la fistule. En assurant la présence de personnel médical formé à tous les accouchements et en prodiguant des soins obstétriques d’urgence aux femmes et aux filles qui connaissent des complications à l’accouchement, on rendrait la fistule aussi rare au Mali qu’elle l’est aujourd’hui dans les pays occidentaux. Il faut aussi s’attaquer aux causes sous-jacentes de la marginalisation des femmes et des filles : le manque d’accès aux services de santé et à l’éducation, la persistance de la pauvreté et de l’inégalité des genres, le mariage d’enfants, les grossesses chez les adolescentes et le manque de protection des droits fondamentaux.