Au Sénégal, la stratégie vaccinale anti-Covid piétine
Alors que le Sénégal n'est pas à l'abri d'une quatrième vague de Covid-19, la population boude encore les sérums anti-Covid.
Du vrai gâchis. En octobre, le Sénégal a jeté 200.000 doses de vaccins anti-Covid à la poubelle. Malgré tous les efforts fournis par l’Etat pour acquérir ces piqûres salvatrices, les Sénégalais semblent fuir les sérums anti-Covid. A ce stade, moins de 910.000 Sénégalais ont reçu les deux doses d'un vaccin anti-Covid. Ce qui représente moins de 5% de la population cible.
Face à cette situation, le chef d'Etat a demandé au ministère de la Santé de réfléchir à la mise en place d'un pass sanitaire pour inciter les Sénégalais à se faire vacciner. "Le rythme de la vaccination est lié au nombre de cas de Covid-19, actuellement ce qui peut faire évoluer la vaccination, c’est la contrainte ou une 4ème vague", estime Ousseynou Badiane, le coordonnateur national du Programme élargi de vaccination (PEV).
Convaincre les réticents
Mais pour la directrice du centre Marc Sankalé, la professeur Maïmouna Ndour Mbaye, le plus important est de trouver les moyens de convaincre les réticents : "Nous n’arrivons pas à convaincre les populations de se faire vacciner. Il faut que la vaccination soit culturellement acceptée par la société. Si ce n’est pas le cas, on va droit dans le mur. Il faut inclure les guides religieux, les guides coutumiers pour que cette stratégie-là soit acceptée par la société’’.
Administrateur général de l’Institut Pasteur de Dakar (IPD), chargé en partie des tests virologiques, Dr Amadou Sall expliquait récemment qu’il ne fallait exclure"aucun scénario" sur l’évolution de la pandémie, malgré la baisse récente des contaminations :"Il faut planifier la situation la plus catastrophique et espérer avoir ce qu’il y a de mieux. Il ne faut exclure aucun scénario".