Au Sénégal, le manque d’eau accélère la propagation du Covid-19
Alors que l'eau est de moins en moins disponible au Sénégal, les vagues de contaminations au Covid-19 s'expliquent par la rareté de cette ressource, selon un expert de l’Organisation mondial de la santé (OMS).
Source de vie, l’eau est aussi un moyen efficace pour lutter contre le Covid-19. Mais au Sénégal, où s’est tenu le 9e dernier Forum mondial de l’eau, la disponibilité de cette ressource précieuse n'est pas toujours assurée.
Depuis des années, l'eau, avec ses usages agricole, industriel ou domestique, est de plus en plus rare au Sénégal, affirme la Banque mondiale dans un récent rapport. L'institution incrimine le changement climatique, la sur-utilisation et la pollution des eaux souterraines, la gestion défaillante de la ressource. La demande, elle, ne cesse d'augmenter. Dakar est engagée dans une course entre expansion galopante et sécurité de l'approvisionnement.
"Source de problèmes"
"L'eau est source de vie, mais ici l'eau est source de problèmes", disait Khadija Mahecor Diouf, la maire de Golf Sud dans la banlieue de Dakar, lors d'une réunion publique en mars dernier. Si le nombre de contaminations au Covid ne cesse de baisser sur le sol sénégalais, certains spécialistes notent que les difficultés d’approvisionnement en eau ont été à l’origine de l’augmentation des cas, au plus fort de la pandémie.
‘’Dans les structures sanitaires, il y a un manque d’eau en quantité et en qualité, mais aussi au niveau de la communauté. Ce manque a été constaté lors de la crise sanitaire et a expliqué l’explosion des cas’’, a déclaré Dr Babacar Ndoye, médecin sénégalais et consultant pour le programme Prévention et contrôle des infections (PCI) de l’OMS.
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Horizon 2035
Depuis 2020, l'Etat confie la production et la distribution en milieu urbain à la Sén'eau (55% de capitaux sénégalais, 45% pour le français Suez), qui refuse de porter le chapeau. Diery Ba, un directeur, invoque l'état dans lequel la compagnie a trouvé les infrastructures et le service. "Presqu'aucun quartier n'avait d'eau 24H/24", dit-il. Avant d'assurer que la Sén'eau a prévu des projets qui "satisferont les besoins jusqu'à l'horizon 2035" .
Mais"l’eau dont on a besoin au niveau des structures sanitaires est différente de l’eau dont on a besoin dans les ménages. Donc, c’est tout un ensemble de normalisation et de standardisation qui entre dans le cadre de la gestion de l’eau", rappelle le Dr Ndoye, ancien responsable du Programme national de lavage des mains (Pronalin). Comme si l'angoisse du robinet tari n'est qu'un des défis qui attendent le Sénégal dans un proche avenir.