Au Sénégal, les insuffisants rénaux ont du mal à accéder aux soins
Les reins filtrent notre sang. Mais quand ils ne fonctionnent plus très bien, une dialyse peut être effectuée et une machine remplace l'activité des reins. Au Sénégal, les personnes qui souffrent d'insuffisance rénale n'y ont pas forcément accès.
Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique attendent avec beaucoup de douleur le jour fatidique. Arrivés au stade final de leur maladie, ils vivent des nuits difficiles à cause de la souffrance et la difficulté à effectuer normalement une dialyse.
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De nombreux Sénégalais souffrent d'une maladie rénale qui peut conduire à une insuffisance rénale. Elle évolue silencieusement, et elle est souvent détectée trop tard. Trop tard, quand les reins ne fonctionnent plus du tout, pour environ 2.000 Sénégalais par an. Ils doivent alors être dialysés en urgence ou même greffés quand cela est possible. Mais à l'heure où ces lignes sont écrites, près de 1.500 malades sont inscrits sur les listes d'attente de dialyse selon le Pr Abdou Niang, néphrologue et président de la Société sénégalaise de néphrologie dialyse et transplantation (Sosend).
Quand les reins vont mal
Chaque rein est formé de plus d'un million de néphrons. Ces derniers sont une sorte de centrale d'épuration qui va filtrer le sang. Ils éliminent ainsi l'eau, les minéraux en excès et les déchets. Mais ce n'est pas tout. Les reins produisent aussi des hormones qui agissent sur la pression sanguine et sur la synthèse des globules rouges. Une défaillance des reins a donc un impact sur tout le corps. Quand la filtration ne se fait plus correctement, les déchets s'accumulent dans le sang et le corps s'empoisonne progressivement.
En cas d'insuffisance rénale chronique, qui évolue en 5 stades, un certain nombre de néphrons sont détruits de manière irréversible. La proportion de néphrons restants, supposés intacts, s'adapte pour maintenir au mieux l'équilibre. C'est pour cette raison que les signes de l'insuffisance rénale n'apparaissent que tardivement. L'insuffisance rénale devient terminale (dernier stade), quand les néphrons sont détruits à 90%. Cela nécessite alors une dialyse, voire la transplantation d'un nouveau rein.
Prévenir avant de guérir
Face aux difficultés de la prise en charge de l'insuffisance rénale terminale au Sénégal, le Dr Niang espère la mise en place d’une stratégie pour réduire son incidence. Mais cela n'empêche pas d'insister sur l'importance de la prévention.
Le Pr Niang recommande de limiter la quantité de sel, d'huile et de sucre dans la nourriture, et de pratiquer une activité physique régulière d'au moins 30 minutes par jour. La mesure fréquente de la pression artérielle et la surveillance du poids sont, toujours selon le néphrologue, d'autres aspects à prendre en compte par les personnes saines.