Au Tchad, les albinos réclament leurs droits !
Persécutés et discriminés, les albinos tchadiens ont du mal à accéder à des soins de santé adaptés. Aujourd'hui, ils demandent des lois plus justes.
En Afrique plus qu'ailleurs, les albinos sont menacés. Deux dangers les guettent tous les jours : le soleil, qui peut être à l'origine de cancers de la peau, mais aussi certaines pratiques et croyances dans plusieurs régions du continent. En Tanzanie, au Malawi, en RDC et en Mozambique, les personnes atteintes d'albinisme se font régulièrement agressés ou tués. Dans d'autres pays, comme le Tchad ou le Bénin, cette maladie génétique - qui se caractérise par un manque de mélanine dans la peau - est source de nombreuses discriminations.
Certaines croyances empêchent, à ce jour, les albinos tchadiens de bénéficier d'un accès aux soins de santé. Une situation qui a motivé la création récente de l'association d'appui aux albinos du Tchad (3AT). Son objectif est simple : intégrer les albinos dans la société, promouvoir leur épanouissement et leur image et surtout, avoir une prise en charge pour l'éducation et les soins de santé. Mais le chantier semble immense.
Au Tchad, comme partout ailleurs dans le continent, il y a un manque de données autour du nombre d'albinos. On estime que l'albinisme concerne un enfant sur 5.000 en Afrique subsaharienne. Pas de quoi décourager l'association 3AT qui espère, notamment, la création de mutuelles de santé pour les jeunes et les femmes albinos qui ont des activités génératrices de revenus. En même temps, l'experte indépendante de l’ONU sur l’albinisme, Ikponwosa Ero, appelle tous les pays africains à élaborer des plans nationaux pour protéger les albinos. Cela passe par de la sensibilisation autour de cette maladie, des actions simples comme recouvrir les tombes pour que les corps des albinos ne soient pas exhumés ou volés ou encore, distribuer de la crème solaire.