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Bonne nouvelle, le Bénin légalise l'avortement

L’Assemblée nationale au Bénin a voté dans la nuit de mercredi à jeudi la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), auparavant interdite sauf circonstances exceptionnelles. Chaque année, près de 200 Béninoises meurent des suites de complications lors d'avortements clandestins.

Badr Kidiss avec AFP
Rédigé le , mis à jour le

A la demande de la femme enceinte, l’interruption volontaire de grossesse (IVg) "peut être autorisée" jusqu'à douze semaines "lorsque la grossesse est susceptible d’aggraver ou d’occasionner une situation de détresse matérielle, éducationnelle, professionnelle ou morale", stipule désormais la loi relative à la santé sexuelle et la reproduction, dont une modification a été votée par l'Assemblée nationale du Bénin dans la nuit du 20 au 21 octobre.

L'IVG était auparavant interdite au Bénin sauf circonstances exceptionnelles, comme lorsque la grossesse était la conséquence d'un viol ou d'une relation incestueuse ou en cas de risque pour la vie de la femme. Pourtant, on estime qu'au moins 15% des décès maternels sur le sol béninois sont liés à un avortement clandestin et non sécurisé. 

Une mesure qui ne passe pas

"Cette mesure vient soulager les peines de nombreuses femmes qui, face à la détresse d’une grossesse non désirée, se trouvent obligées de mettre leur vie en jeu par des pratiques d’interruption de grossesse dans des conditions non sécurisées", a déclaré le ministre béninois de la Santé Benjamin Hounkpatin lors d'un point presse à Cotonou. Avant d'ajouter que "plusieurs familles continuent de pleurer la perte d’un enfant, d’une épouse, d’une mère partie tragiquement à la suite d’un avortement compliqué. Ces blessures sont irréparables. Pourtant on peut bien éviter ce drame qui se joue sous nos yeux".

En se trouvant une place dans la liste des pays africains qui ont déjà dépénalisé l'avortement  (la Tunisie, l'Afrique du Sud, le Cap-Vert et le Mozambique), le Bénin ne pensait sans doute pas déclencher une levée de bouclier d'une partie de la société et notamment de la Conférence épiscopale du Bénin, qui dans un communiqué la veille, affirmait que "la légalisation de l’avortement est la culture de la mort".

 "L’acte qui est posé doit être perçu comme une mesure de santé publique dont l’unique objectif est de sauver des vies humaines", a de son côté affirmé le ministre lors de son point presse.

Source : AFP

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