Burkina : une épidémie d'hépatite E touche les réfugiés
Plus de 700 réfugiés de la ville de Barsalogho souffrent d'hépatite E. Cette maladie sévit particulièrement dans les zones où les sanitaires et les structures d'assainissement de l'eau sont peu nombreux.
L'hépatite E fait des ravages au Burkina. Selon Médecins sans frontières (MSF), une épidémie de la maladie hépatique affecte plus de 700 personnes à Barsalogho, petite ville du Nord du Burkina Faso, qui accueille des déplacés fuyant les violences djihadistes et intercommunautaires. Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à ces violences qui ont fait plus de 1.200 morts et plus d’un million de déplacés.
"L’insuffisance de points d’eau et la forte concentration des populations au niveau des puits et points d’eau souvent insalubres" ainsi que "le manque d’infrastructures d'assainissement et d’hygiène" sont à l’origine d’infections parasitaires et de maladies hydriques explique Brama Diarra, épidémiologiste pour MSF au Burkina Faso. L’hépatite E se transmet en effet principalement par voie fécale-orale, par le biais de points d'eau contaminés.
Un vaccin en attente d'autorisation
Plus de 270.000 personnes déplacées en raison de violences intercommunautaires ou de la montée du djihadisme ont trouvé refuge dans la région de Barsalogho, soit un quart des déplacés de tout le pays. En l'espace de 6 mois, 730 personnes ont été traitées par les équipes de MSF pour l'hépatite E, une maladie du foie qui provoque fièvre, maux de tête, vomissements, douleurs abdominales et urines foncées.
"Il existe bien un vaccin contre l’hépatite E qui est recommandé par l’OMS dans les contextes comme celui de Barsalogho pour réduire les conséquences de l'épidémie dans les groupes à risque," explique le Dr. Diarra. "Cependant, il n’est pas validé par les autorités sanitaires du pays et il n’y pas de production à grande échelle à l’heure actuelle". Pour l'heure ce vaccin, développé et produit par le laboratoire Xiamen Innovax Biotech Co. n'est homologué et disponible qu'en Chine. Selon MSF, "seul un investissement sur le long terme en matière d’eau, d'assainissement et d'hygiène, et une bonne coordination entre les acteurs engagés dans le secteur permettront de mettre un terme aux maladies hydriques".