Cameroun : Les insuffisants rénaux sont privés de soins !
Les hôpitaux généraux de Douala et Yaoundé, principaux centres de dialyse du pays sont en manque de kits depuis environ deux semaines. Une situation récurrente qui parfois coûte la vie à des Camerounais.
Le ras-le-bol est général ! Au Cameroun, plusieurs personnes atteintes d’insuffisance rénale ont manifesté, tour à tour, devant l’hôpital général de Douala et celui de Yaoundé. Ces patients réclamaient la mise à disposition de kits d’hémodialyse, à savoir des kits qui permettent d'épurer le sang notamment en cas d'insuffisance rénale. Certains parmi ceux qui ont manifesté et empêché l’accès à l’hôpital général de Yaoundé disaient n’avoir pas reçu de soins depuis une semaine. “Nous avons droit à deux séances au lieu des trois prévus chaque semaine. Nous nous retrouvons avec seulement deux séances hebdomadaires de dialyse. C’est déjà un problème… Même ces deux dialyses on n’arrive pas à les faire“ regrette un malade au micro d’une télévision locale.
Les patients ainsi privés de soins en sont réduits à vivre dans le désarroi. Cela d’autant plus que les autorités sanitaires restent muettes. Le ministre de la santé publique Malachie Manaouda, qui nous a habitué à intervenir rapidement pour régler les situations les plus désespérée, n’a toujours pas réagi officiellement. Face à cette situation, certains patients doivent parcourir des centaines de kilomètres pour se faire soigner.
Une situation qui perdure
L’actuelle pénurie des kits de dialyse au Cameroun ne date pas d'hier. En 2018, la rupture de stock des kits d’hémodialyse a obligé les patients, qui avaient droit à deux ou trois séances de dialyse chaque semaine, à se contenter d’une seule séance. A l'époque, les autorités expliquaient l’absence de ces kits par l'arrivée tardive du cargo qui les transportent.
Un an plus tôt, en 2017, les habitués de l’hôpital général de Yaoundé ont même dû attendre deux semaines avant que l'ancien ministre de la Santé, André Mama Fouda, annonce la disponibilité des kits dans les centres d’hémodialyse du pays. Mais aujourd'hui encore, plusieurs Camerounais meurent d'insuffisance rénale, faute de soins. Jusqu'à quand ?