Cancer, maladies chroniques, thyroïde : au Maroc, de nombreux médicaments sont en rupture de stock
Pharmaciens et patients marocains ne savent plus où donner de la tête. La rupture de stock d'une centaine de médicaments menace la santé de plusieurs milliers de personnes au Royaume.
Depuis quelques semaines, le phénomène ne cesse de s'aggraver ! Les médicaments sont en rupture de stock et les pharmaciens sont incapables de répondre positivement à une ordonnance. La plupart des médicaments prescrits par les médecins ne sont plus disponibles sur le marché marocain.
Alors que la pénurie de Levothyrox, médicament pour le traitement de la thyroïde, avait compliqué le quotidien de nombreux patients, les professionnels de la santé s'inquiètent à nouveau de l'absence de médicaments pour le traitement du cancer, de la grippe, des maladies mentales et autres maladies chroniques. Car en n'ayant pas accès à leurs médicaments, les malades risquent leur vie !
Tout le monde se renvoie la balle
Aujourd'hui, les pharmaciens estiment que le ministère de la Santé est responsable de cette situation. Mais au niveau du ministère, on laisse entendre que ces pénuries s'expliquent par une forte concentration de l'industrie mondiale. Autrement dit, aucun pays n'est épargné par les ruptures de stocks de ces médicaments qui sont essentiellement importés.
Interrogé par le journal arabophone Al Massae, Ali Lotfi, président du Réseau marocain pour la défense du droit à la santé et à la vie, estime que ni le ministère, ni les laboratoires pharmaceutiques "ne respectent le stock de sécurité obligatoire de 8%" . On se rappelle d'ailleurs que l'ancien ministre de la Santé, Anas Doukkali, n'avait pas hésité à augmenter les prix d’une centaine de médicaments suite à la pression de certains laboratoires pharmaceutiques. C’est d’ailleurs ce même ministère qui est aujourd'hui incapable de fournir des chiffres exacts sur le nombre de médicaments en circulation sur le territoire marocain. De quoi pousser le militant associatif Ali Lotfi à suggérer la création d’une "agence autonome des médicaments et des produits de santé".