Comment l'Angola affronte l'"épidémie silencieuse" d'hépatite B
Depuis 2015, l’Angola intensifie sa lutte contre l’hépatite due au virus B (VHB) qui est encore plus contagieuse que le sida.
En 2018, l’Angola était l’un des pays d’Afrique subsaharienne les plus touchés par l’hépatite B. Cette infection du foie, qui est causée par le virus B (VHB), se transmet généralement par contact avec du sang ou d'autres liquides biologiques, lors de rapports sexuels avec une personne infectée ou en cas de cas de partage de seringues ou aiguilles lors de la consommation de drogues injectables.
Si l'hépatite B peut être évitée par des vaccins sûrs et efficaces, nombreux sont les experts qui estiment que le taux de prévalence élevé de cette maladie en Angola (environ 14%) s'explique par le lancement tardif des campagnes de vaccination. En 2014, l'hépatite B faisait même partie des 10 principales causes de décès en Angola.
Une riposte efficace
Alors qu'au moins 12% des 31 millions d’Angolais seraient atteints par le VHB, soit environ 5 millions de personnes, selon une étude de Gilead Sciences, les autorités multiplient leurs efforts pour lutter contre ce mal qui peut, dans certains cas, conduire à une cirrhose du foie ou un cancer du foie. Au niveau mondial, plus de 250 millions de personnes vivent avec une infection chronique par le VHB.
Une situation qui a poussé les autorités à mettre en place, dès 2015, une stratégie ambitieuse. Celle-ci se base sur la vaccination gratuite des bébés et des femmes en âge de procréer, mais aussi sur des campagnes de sensibilisation. Très vite, cette stratégie a fait chuter le nombre de porteurs chroniques du VHB. Mais pour en finir avec l'hépatite, l'Angola doit augmenter sa capacité de tests et faciliter l'accès aux traitements. À l’occasion de la Journée mondiale contre l’hépatite 2020, qui était célébrée le 28 juillet dernier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exhorte à redoubler d’efforts "pour prévenir la transmission mère-enfant du virus de l’hépatite B en dépistant les femmes enceintes, en administrant une prophylaxie antivirale à ceux qui en ont besoin en maintenant et en élargissant l’accès à la vaccination contre l’hépatite B et à la dose de naissance du vaccin".