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Comment l'Afrique veut se débarrasser de l'Anopheles stephensi, le nouveau vecteur du paludisme ?

En marge de la clôture de la huitième conférence annuelle de l’Association panafricaine de lutte anti-vectorielle (Panafrican mosquito control association), l'OMS a lancé une nouvelle lutter contre une espèce invasive en Afrique, l'anophèles stephensi, puissant vecteur du paludisme venu d’Asie.

Badr Kidiss
Rédigé le
L'Anopheles stephensi s'adapte facilement à l'environnement local  —  Armauer Hansen Research Institute/Temesgen Ashine

La lutte contre le paludisme était au centre des préoccupations à Kigali. Plus de 500 scientifiques africains se sont réunis dans la capitale rwandaise à l’occasion de la huitième conférence de l’Association panafricaine de lutte anti-vectorielle (PAMCA). Leur objectif ? Trouver de nouvelles armes pour en finir avec cette maladie qui tue chaque année plus de 400.000 personnes en Afrique subsaharienne. 

Si de nombreuses pistes ont été évoquées lors de cette conférence, c'est surtout l'initiative de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui retient notre attention. L'agence onusienne a décidé de faire la guerre à l'anophèles stepensi. 

Un moustique qui menace l'Afrique

Venue d'Asie, cette espèce de moustique gagne du terrain en Afrique. Vecteur du paludisme (qu'on appelle aussi malaria), cet insecte a déjà été repéré au Djibouti, en Éthiopie, au Soudan, en Somalie et plus récemment, au Nigéria. "Il est important de souligner que nous ne savons toujours pas jusqu'où cette espèce de moustique s'est déjà répandue, ni quel problème elle représente ou pourrait représenter”, rappelle le Dr Jan Kolaczinski, qui dirige l'unité Lutte antivectorielle et résistance aux insecticides du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS. 

Sur ce continent africain, l'un des principaux vecteurs du paludisme est Anopheles gambiae. Surnommé l'animal le plus dangereux de la Terre, ce moustique n'aime pas les flaques d'eau polluées des villes et n'a pas appris à pondre ses larves dans les réservoirs urbains d'eau propre. Mais l'Anopheles stephensi est beaucoup plus dangereux : il a la capacité de survivre et proliférer dans les milieux urbains. Autant dire que l'outil principal de lutte contre la maladie, à savoir dormir sous une moustique imprégnée d'insecticide, perd son efficacité face à ce nouvel ennemi. 

Alors, comment s'en protéger ? Il est recommandé d'installer des moustiquaires aux fenêtres, imprégner les murs de produits insecticides, et se couvrir le corps. Mais la mesure la plus essentielle est de viser les larves et donc supprimer toute eau stagnante, ainsi que de bien fermer tout réservoir d'eau. 

Une riposte régionale

A travers sa nouvelle initiative, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) veut mettre en place une riposte régionale contre ce moustique. Celle-ci va s'appuyer sur cinq piliers : 
- Augmenter la collaboration entre les secteurs de la recherche et du suivi 
- Renforcer la surveillance pour déterminer l'ampleur de la propagation d'Anopheles stephensi en Afrique
- Améliorer l'échange d'informations sur la présence du moustique
- Elaborer des orientations pour les programmes nationaux de lutte contre le paludisme
Prioriser la recherche pour évaluer l'impact des interventions et des outils contre l'Anopheles stephensi

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