Comment le confinement a changé la sexualité des Marocains ?
Le confinement a obligé bon nombre de couples marocains à rester sous le même toit pendant trois mois. Si pour certains, c’était l’occasion de se redécouvrir; pour d’autres, le confinement a négativement impacté leur vie sexuelle.
Arrêt des activités sportives et culturelles, restriction au niveau des sorties, réglementation stricte… Les Marocains ont vécu un confinement dont il ne connaissait pas même l’existence il y a quelques mois. Dans les immeubles, les disputes font rage, notamment au sein des couples. Femmes et hommes avaient pour habitude de vaquer à des occupations hors domicile et se retrouvent dans l’incapacité d’avoir quelconque activité.
Restent les rapports sexuels, parfois imposés : "Certains hommes ont pu exercer une pression sur leurs épouses pour avoir plus de relations sexuelles, probablement pour remplacer d’autres activités plaisantes dont ils ont été privés à cause du confinement. Certaines femmes aussi se sont mis la pression en anticipant parfois des besoins sexuels non exprimés par leur conjoint", explique Dr Saadani Fadwa, médecin psychothérapeute et sexologue en cabinet privé à Casablanca. Or, rapports imposés et pression font mauvais ménage avec une sexualité épanouissante.
La communication sexuelle chez les Marocains
Le confinement a toutefois permis de grandes avancées personnelles. Ayant davantage de temps pour soi et pour son couple, de nombreux Marocains ont pu prendre du recul, communiquer entre eux et donc se redécouvrir l’un l’autre.
Cela a permis, selon Dr Saadani, au mieux un rapprochement avec plus de partage et donc une amélioration des relations conjugales et de la sexualité, ou au pire des conflits et des déceptions avec distance affective et physique. Dans tous les cas, beaucoup de choses ont été révélées lors de la période de confinement.
Un désir en berne ?
Si chaque couple est différent, chacun a une réponse diverse face à la situation anxiogène de la Covid-19. "Dans certains couples où l’un des conjoints devait sortir pour aller au travail, les relations sexuelles étaient complètement absentes par peur d’être soi-même porteur du virus et de contaminer l’autre", explique la sexologue.
Pour d’autres, c’était davantage le manque d’intérêt. Qui dit confinement, dit laisser-aller, pyjama et manque de soin. Ce comportement peut aussi avoir un impact sur le désir sexuel.
Afin de ne pas tomber dans une routine négative, avec ou sans confinement, Dr Fadwani conseille de s’épanouir dans différents domaines, de prendre du temps pour le couple mais aussi pour soi, et de continuer à exprimer son admiration, son affection et son amour, et de montrer son intérêt pour ce que vit, pense et dit le conjoint.