Comment le Maroc compte combattre l’ecstasy
Alors que l'ecstasy envahit le Maroc, le ministère de l’Intérieur décide de s’attaquer à la source. Cette drogue ne passera plus par les frontières du Nord et le long de l’Oriental, assurent les autorités.
C'est un problème sanitaire d'ampleur, notamment pour notre jeunesse ! L'ecstasy, cette pastille colorée dont "raffolent" certains fêtards, inonde le marché marocain. A tel point que le ministère de l'Intérieur a décidé de s'attaquer au trafic de cette drogue, illégale dans toute l'Afrique.
Populaire dans certaines soirées de musiques électroniques, cette drogue s’est largement répandue voire banalisée, avec une offre dans la plupart des quartiers populaires du Royaume. Mais si l'ecstasy séduit de plus en plus de jeunes Marocains sur tout le territoire, elle peut aussi être mortelle...
Une drogue plus dangereuse qu'on pourrait le croire
Contrairement aux idées reçues, les pilules vendues sous le nom d'ecstasy ne contiennent pas toujours - et rarement uniquement - la substance active recherchée, le MDMA (3,4-méthylènedioxyméthamphétamine). Au gré des "inventions" des dealers, ces cachets colorés sont souvent composées de plusieurs substances actives, comme des médicaments détournés de leur usage ou des amphétamines et excitants divers, évidemment sans aucun contrôle !
Et c'est là où le bât blesse : on ne sait pas vraiment comment ni avec quoi chaque pilule est fabriquée. C'est sans doute pour cela que certains adeptes de cette drogue à la composition mystérieuse la surnomment "la roulette russe". Car la consommation d'une pilule d'ecstasy "bricolée", même en petite quantité, peut tuer !
Accidents rares... mais très graves
Si les accidents causés par l'usage de l'ecstasy restent rares, la vulnérabilité du consommateur, la dose avalée, sa composition et sa consommation avec d'autres drogues (alcool, cocaïne...) favorisent les risques. Les chercheurs estiment qu'une consommation, modérée ou irrégulière, d'ecstasy, même composée de MDMA "pur", peut affecter le cerveau. Elle peut aussi être à l'origine d'une augmentation de la pression artérielle et de la fréquence cardiaque. Dans les cas les plus graves, le consommateur en meurt.
Au delà de l'interdiction légale, il est d'ailleurs recommandé avec encore plus d'insistance à toutes les personnes qui suivent un traitement médical d'éviter de consommer ces comprimés colorés pour éviter des interactions médicamenteuses aux effets dangereux. Dans ce Royaume où l'on entame (enfin) la "réflexion" sur l'usage du cannabis thérapeutique, les forces de l'ordre essaient de mettre fin au trafic en multipliant les contrôles, les interventions ainsi que les opérations sur le terrain. Rien que le 5 février dernier, le service préfectoral de la police judiciaire d'Oujda a pu saisir 50.000 comprimés d’ecstasy...