Comment le retour en force du Covid-19 freine la vaccination des pays d'Afrique ?
Alors qu'une nouvelle vague de Covid-19 se propage en Europe, les vaccins anti-Covid se font de plus en plus rares sur le continent africain.
C'est du gâchis. Alors que les vaccins continuent à manquer dans les pays africains, 100 millions de doses achetées par les pays du G7 pourraient être périmées avant la fin de l'année, selon l'ONG OXFAM. Ces sérums anti-Covid seront jetés à la poubelle, alors que l'Afrique fait face à une pénurie de piqûres anti-Covid.
Il y a quelques jours, c'est l'Allemagne qui a décidé de garder des doses de vaccins prévues pour les pays pauvres. Alors qu'elle devait envoyer des dizaines de millions de doses à l'Afrique à travers le mécanisme Covax des Nations Unies, le pays d'Angela Merkel a décidé de reporter les dons de vaccins BioNtech qu'elle devait livrer avant la fin de l’année. Et à l'heure où une nouvelle vague de Covid-19 se propage en Europe, les inégalités dans l'accès au sérum risque de s’aggraver. Pourtant, les vaccins sont bien disponibles. Selon l'ONG Amnesty International, "500 millions de doses pourraient immédiatement être proposées si elles étaient redistribuées aux pays à faible revenu"
Pour illustrer cette inégalité vaccinale, le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, rappelle que lorsqu'un habitant d'un pays à faible revenu reçoit sa première dose, six autres bénéficient du rappel anti-Covid dans les pays les plus riches. Et les laboratoires ne sont pas mieux lotis. Si certains - comme Pfizer et Moderna - ont des projets d'usine sur le continent africain, le partage de vaccins n'est toujours pas à l'ordre du jour.
Alors que l'objectif-clé de la vaccination anti-Covid consiste à vacciner au moins 40% de la population des différents pays avant la fin d'année, seulement 4% de la population d'Afrique subsaharienne est totalement vaccinée. Et si rien n’est fait pour changer le cours actuel des choses, "la fin de la pandémie restera une simple lueur à l’horizon", regrette Tamaryn Nelson, conseillère sur les questions relatives au droit à la santé à Amnesty International.