Comment le Sénégal brave le criquet pèlerin
Depuis le début de l'année, de nombreux pays africains ont été attaqués par des criquets pèlerins. Face à cette situation, le Sénégal fait tout pour mieux affronter cet insecte qui peut provoquer une insécurité alimentaire.
Il est inoffensif lorsqu'il est tout seul. Mais dès qu'un essaim se forme, le criquet pèlerin fait des ravages. En février dernier, juste avant l'apparition du coronavirus sur le continent africain, des essaims (c'est-à-dire des rassemblements d'insectes de la même famille) ont envahi plusieurs pays de la Corne de l'Afrique. Aujourd'hui, ces insectes qui détruisent les récoltes et provoquent des famines menacent le Sénégal et d'autres pays ouest-africains, selon le Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement).
L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime même qu'"un nombre important d'essaims va se former au cours des prochaines semaines dans le Sahel, en Afrique de l'Ouest". Formés de milliards de criquets pèlerins, ces essaims peuvent même envahir à nouveau le Sénégal et se déplacer plus au Sud vers la Gambie, la Guinée Bissau et probablement la Guinée d'ici la fin de l'année.
Le Sénégal prépare sa riposte
Si les mécanismes de contrôle et de surveillance des criquets sont bien établis au Sénégal, les autorités multiplient leurs efforts pour éviter la crise de 2004, année durant laquelle le pays a fait face à une véritable invasion de ces insectes affamés.
Pour éviter que la catastrophe en Afrique de l'Est ne se reproduise, la FAO a mis en place un Centre national de lutte antiacridienne (CNLA) avec l'aide des pays ouest-africains. Au Sénégal, un atelier de formation sur les techniques de prospection du criquet pèlerin s’est ouvert à Dakar. Cette formation de cinq jours veut "outiller de manière pratique" les participants venus des cinq régions qui pourraient être des portes d'entrée de ces insectes.