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Coronavirus : au Cameroun, des soignants refusent le vaccin

Le lancement de la vaccination dans la région de l’Ouest, fortement touchée par le Covid-19, concernait en priorité les personnels médicaux et paramédicaux. Mais dans leur grande majorité, ils ont préféré attendre avant de recevoir leur première injection.

Arnaud Ntchapda
Rédigé le , mis à jour le

Au Cameroun, les professionnels de santé refusent de se faire vacciner contre le Covid-19 ! Ils n’étaient pas nombreux à recevoir leur injection à Bafoussam, le chef-lieu de la région de l'Ouest, où les chiffres de la situation épidémiologique affichait plus de 4.700 cas de contamination, dont 1.600 encore actifs. Seule une dizaine de soignants parmi la centaine que compte le principal hôpital de la ville ont accepté de recevoir la première dose du vaccin chinois Sinopharm.

À un confrère de la presse locale qui lui demandait pourquoi il ne s’était pas fait vacciner, un infirmier rétorque : "Je ne suis pas un cobaye. Pour le moment, mon corps n’en a pas besoin. Quand le vaccin sera nécessaire pour moi, je vais le prendre". Et le personnel médical n'est pas le seul sceptique face au vaccin. Parmi ceux qui se sont désistés, on compterait aussi des membres des cercles administratif et politique.

Des autorités fuient aussi la vaccination

Le président du Conseil régional de l’Ouest, Jules Hilaire Focka Focka, médecin de formation, n’a pas voulu se faire vacciner à Bafoussam. Mais il a une bonne raison. Testé positif il y a deux mois, soigné et guéri, il devra attendre plusieurs mois avant d'être vacciné. Le secrétaire général du gouverneur de la région du Nord, Avom Dang, qui présidait le lancement de la vaccination dans cette région, n’a pas voulu recevoir son injection. Premier sur la liste de ceux qui devaient être vaccinés, il a préféré s'échapper au moment de l'enregistrement de son identité et rattraper sa voiture, pressant son chauffeur de quitter le centre de vaccination.

Une fuite qui aurait découragé bon nombre de personnes, alors que les vaccins acquis par le Cameroun suscitent déjà beaucoup de méfiance au sein de la population. Cette attitude est renforcée par la polémique engendrée par les incidents relevés autour du vaccin AstraZeneca, dont près de 400 000 doses sont arrivées dans le pays le 17 avril dernier. De quoi alimenter une méfiance envers les vaccins qui n'a rien de nouveau sur le continent. 

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