Coronavirus en Afrique : l'Institut Pasteur de Dakar pour mieux protéger le continent
Considéré comme l'un des centres de référence pour la détection du coronavirus 2019-nCoV en Afrique, l'Institut Pasteur de Dakar s'apprête à partager son savoir avec plusieurs experts africains afin d'améliorer les systèmes de protection de la majorité des pays du continent.
L'Afrique s'y prépare ! Alors que l'épidémie de coronavirus 2019-nCoV a déjà tué près de 500 personnes en Chine sur plus de 24.000 cas confirmés, selon le bilan provisoire du mercredi 5 février, le continent africain s'organise tant bien que mal pour éviter cette mystérieuse pneumonie virale.
L'Institut Pasteur de Dakar, désigné par l'Union africaine comme un des deux centres de référence en Afrique pour la détection du nouveau coronavirus apparu en Chine, reçoit en fin de semaine des experts de 15 pays du continent afin de les préparer à faire face à la maladie. Si l'Afrique est pour l'heure épargnée, les gouvernements du continent n'ont pas hésité à renforcer leurs mesures de prévention. Certains d'entre eux ont même réussi à rapatrier leurs ressortissants.
L'union fait la force
Pouvoir compter sur des diagnostics rapides et fiables sera essentiel en cas de suspicion, mais tous les pays africains ne disposent pas des capacités adéquates. A Dakar, derrière la façade blanche de l'Institut Pasteur, les membres du personnel scientifique en combinaison intégrale, travaillent depuis plusieurs jours sur la nouvelle maladie dans des laboratoires sécurisés.
"Tout le monde est sur le pied de guerre, mais ça se passe dans la sérénité. Ils ont déjà été déployés dans des zones infectées par Ebola. On s'active, on a prévu un système d'astreintes pour être réactif 24 heures sur 24", explique l'administrateur général de l'institution, le docteur Amadou Alpha Sall. "Si un prélèvement arrive à Pasteur, au bout de trois heures, on peut donner un résultat. Tous ces pays ont déjà une grosse expérience de la grippe et sont bien formés à l'outil de diagnostic en temps réel. Maintenant, il faut les former sur un protocole spécifique au nouveau coronavirus. Ils vont repartir avec des outils, ça va leur permettre d'être tout de suite opérationnels également", estime Ndongo Dia, responsable du centre de référence "grippe et virus respiratoires" de l'Institut Pasteur.
Un séminaire de 3 jours
Dans son bureau, le Dr Sall prépare le séminaire qui aura lieu du 6 au 8 février dans la capitale sénégalaise. Pendant trois jours, des experts venus d'Ethiopie, d'Afrique du Sud, du Ghana, de Zambie ou encore de Côte d'Ivoire, échangeront avec leurs collègues du Sénégal.
"Nous sommes prêts. Et si les autres pays sont prêts aussi, cela protège tout le monde", relève le Dr Sall, avant de rajouter qu'"en Chine, ils doivent courir derrière la maladie en construisant des hôpitaux, en confinant des millions de personnes"
D'autres réunions seront organisées, avec d'autres pays, car le but est de "créer un réseau pour continuer à suivre l'évolution de ce virus", souligne le Dr Ousmane Fall, responsable du pôle de virologie de l'Institut. Car une Afrique unie est toujours plus forte...