Coronavirus en Afrique : le diabète est à l'origine de près de 20% des décès
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 18,3 % des décès dus au coronavirus (Covid-19) en Afrique sont liés au diabète.
C'est l'une des principales causes de mortalité en Afrique. Le diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’attaques cardiaques, d’AVC et de l’amputation d’un membre inférieur. Mais beaucoup de ces effets nocifs de la maladie peuvent être retardés ou même évités grâce à un diagnostic et un traitement précoce. Cette maladie, que certains considèrent comme une "épidémie", survient lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (diabète de type 1) ou lorsque le corps ne peut pas utiliser efficacement l’insuline qu’il produit (type 2), qui est le type de diabète le plus répandu.
Maladie silencieuse, le diabète présente très peu de symptômes. En Afrique, on estime qu'au moins 60 % des diabétiques ignorent leur maladie. "Beaucoup trop de personnes ignorent si elles ont du diabète ou non. Les personnes avec cette affection chronique souffrent doublement si elles sont aussi infectées par le Covid-19", explique la Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Avant d'ajouter que "nous devons changer cette situation en investissant dans la détection, la prévention et le traitement précoces du diabète".
Accès difficile à un équipement adapté
Au début et au pic de la pandémie de COVID-19, les services de santé dédiés au diabète étaient particulièrement mis à mal. Seulement environ un tiers des pays participants à une étude de l’OMS portant sur 41 pays d’Afrique sub-saharienne ont indiqué que ces services étaient pleinement opérationnels. "Combattre la COVID-19 ne doit pas nous faire perdre de vue les autres défis sanitaires", rappelle Moeti.
Dans beaucoup de pays africains, l’accès à un équipement de base pour le diagnostic et le suivi du diabète représente une difficulté importante, spécialement dans les centres de santé publics éloignés. Sur le continent, l’approvisionnement en insuline reste limité, et les agents de santé sont insuffisamment formés au diagnostic du diabète et aux soins des patients. Jusqu'à quand ?