Coronavirus : le Sénégal affronte le défi de la vaccination
L’arrivée des vaccins contre le coronavirus sur le sol sénégalais annonce le début imminent de la campagne de vaccination anti-Covid, à l'heure où la méfiance à l'égard de ces solutions ne cesse de grandir.
200.000, c'est le nombre de doses du vaccin de Sinopharm qui sont arrivées, il y a quelques jours, à Dakar. Des piqûres salvatrices qui devraient permettre de lancer la vaccination des cibles prioritaires : le personnel de santé et les personnes de plus de 60 ans souffrant de comorbidité.
Les cibles prioritaires représentent près de 3,5 millions de personnes. Autrement dit, les 200.000 doses du vaccin anti-Covid de Sinopharm ne suffiront pas, surtout qu'il faut deux doses par personne. Mais le président Macky Sall a promis l'acquisition "dans toutes les prochaines semaines" d'environ 7 millions de doses pour lancer la campagne de vaccination massive. Mais l'arrivée des 200.000 doses du vaccin de Sinopharm relève déjà de l’exploit. Un exploit politique avant tout : le Sénégal a joué la carte du bilatéralisme pour avoir ces premières doses, à l'heure où le Comité consultatif pour la vaccination a donné son feu vert pour les cinq principaux vaccins du marché (Moderna, Pfizer-BioNTech, AstraZeneca, Spoutnik V et Sinopharm).
Des vaccins à prix d'or
"Je lance un appel à toutes les populations pour une adhésion totale à notre stratégie", c'est en substance les mots prononcés par le président Macky Sall, qui était présent lors de la réception des vaccins à l'aéroport international Blaise-Diagne. Avant de préciser que ces vaccins ont été acquis "sur le budget propre" de l'Etat. Si le montant de la transaction n'a pas été annoncé, certains médias l'estime à 2,2 milliards de francs CFA (l'équivalent de 3,3 millions d'euros).
Le vaccin de Sinopharm, qui revendique une efficacité de 79 %, est déjà utilisé dans de nombreux pays africains, dont le Maroc, les Seychelles, le Zimbabwe, l'Égypte et la Guinée équatoriale.
Encourager la vaccination
Alors que le Sénégal assiste à une augmentation inquiétante du nombre de cas, Macky Sall veut accélérer la vaccination contre le Covid-19. Pour réussir à vacciner les Sénégalais, le ministère de la Santé a mis en place un Comité national de suivi et de contrôle des opérations de vaccination contre la Covid-19 (Cscov-c19).
En parallèle, les chefs religieux n'hésitent pas à appeler les fidèles à se faire vacciner, à l'heure où la méfiance gagne du terrain. Car même si le Sénégal recense plus de 33.000 cas confirmés dont 814 décès, l'épidémie ne fait pas peur à tout le monde. Celle-ci est incomparable avec celle essuyée en Europe ou aux Etats-Unis. De quoi réduire le sens de l'urgence sanitaire pour certains. Jusqu'à quand ?