Covid-19 : en Algérie, un éminent professeur appelle au reconfinement
En Algérie, la hausse enregistrée dans les cas Covid-19 inquiète. Un pneumologue tire la sonnette d’alarme et appelle un nouveau confinement pour endiguer l'épidémie.
C'est une mise en garde ! Le professeur Noureddine Zidouni, pneumologue au CHU Béni Messous à Alger a lancé un appel à mettre en place un nouveau confinement, afin d’éviter une nouvelle flambée de l’épidémie de Covid-19. Selon lui, l’apparition de nouveaux cas de variants du coronavirus dans le pays est particulièrement inquiétant. "Nous étions à moins de 100 cas par jour, ce n’est plus le cas. Le compte-rendu évolue d’une façon exponentielle et progressive", a-t-il alerté.
Selon lui, "il y a un afflux de malades plus important maintenant. Les consultations Covid commencent à recevoir plus de malades, les hôpitaux commencent à être saturés". L’Institut Pasteur d’Algérie a confirmé la semaine dernière plus de 50 nouveaux cas de variant britannique ou nigérian, répartis sur plusieurs wilayas du pays. Au total, l’Algérie compte jusqu’à aujourd’hui 78 cas du variant britannique et 129 cas du variant nigérian.
Nouvelle vague due aux variants ?
"Il y a effectivement une diminution de la virulence du virus original, comme dans toutes les épidémies depuis qu’elles existent, et nous avons assisté à une stabilisation, voire une diminution du nombre de cas, du nombre de cas hospitalisés, du nombre de cas sévères, du nombre de décès… Mais actuellement, nous sommes en phase de début d’ascendant de la nouvelle épidémie au virus variant », explique le professeur Zidouni.
Il estime par ailleurs, que "l’urgence est de maintenir la stratégie adoptée, que les autorités réfléchissent à des méthodes de reconfinement organisé. Pas comme celui du mois de mars 2020, mais il faut réfléchir à des possibilités de restreindre la circulation et le regroupement des personnes, et également d’être vigilant dans la poursuite de l’organisation de la prise en charge au niveau hospitalier". Une bonne organisation de la prise en charge hospitalière est cruciale pour surmonter une nouvelle vague épidémique. Mais le professeur s'inquiète du désengagement de ses collègues : "Il y a tendance à croire que c’est la fin et donc l’organisation même de la prise en charge commence à se relâcher. Elle n'est déjà plus ce qu'elle était au début de l’épidémie". Reste à voir si les autorités, administratives comme médicales, entendront ce cri d'alarme et prendront des mesures nécessaires pour stopper cette nouvelle vague épidémique.