Au Sénégal, le Covid-19 annule la célébration du Mawlid à Tivaouane
Les autorités religieuses de Tivaouane ont décidé d'annuler la célébration du Mawlid, la nuit de la naissance du prophète de l’Islam, face à la circulation toujours importante du Covid-19.
Bis repetita. Malgré la baisse du nombre de cas de Covid-19 au Sénégal, le khalife général des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, reste dans sa logique de prudence. La confrérie a annoncé que "Tivaouane renonce cette année au rassemblement dans la ville sainte pour la célébration du Mawlid 2021, après concertation avec l’ensemble de la famille de Seydi Hadj Malick Sy (Rta)".
Cette annulation est un nouveau coup dur pour le Sénégal, pays de plus de 95% de musulmans ayant bâti son islam sur les confréries. A la même période, l’année dernière, le khalife avait déjà dû se résigner à inviter les fidèles à célébrer le Gamou (Mawlid en wolof) "dans l’intimité". La décision a été prise "après une longue réunion" tenue en présence de médecins et conseillers sanitaires. Car malgré la régression de l'épidémie de Covid-19 au Sénégal, le pays n'est pas à l'abri d'une quatrième vague.
La baisse du nombre de cas se poursuit
Début octobre, seulement 52 patients, dont 9 cas graves, étaient suivis pour des contaminations au Covid-19. Une amélioration considérable comparée à la situation épidémique il y a à peine deux mois, où on dénombrait des milliers de contaminations.
Une situation qui pousse d'autres communautés à maintenir leurs célébrations. A l’opposé de Tivaouane, d’autres foyers religieux comme Médina Baye s’apprêtent à fêter leur Gamou à Kaolack, au centre du pays. Les disciples de Baye Niass se comptent par centaines de milliers et certains d'entre eux, originaires de la sous-région, viennent chaque année assister à l’évènement. Le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Diome, a promis que les services de l’Etat allaient tout mettre en œuvre "pour une réussite de cette rencontre religieuse".
Les mourides, qui viennent de se dote d'un nouvel hôpital, devraient également célébrer le Gamou après avoir fêté, il y a quelques jours, le Grand Magal. Cet événement a rassemblé des centaines de milliers de personnes le 26 septembre dernier. On ne sait pas encore si cet évènement a pu provoquer un rebond épidémique.