Décès du Premier ministre ivoirien des suites d'un cancer
Le Premier ministre de Côte d'Ivoire, Hamed Bakayoko, est mort ce mercredi à l'âge de 56 ans dans un hôpital en Allemagne des suites d'un cancer, huit mois après le décès de son prédécesseur.
La Côte d'Ivoire pleure son Premier ministre. Hospitalisé depuis fin février à l’Hôpital américain de Paris et transféré en urgence en Allemagne le 6 mars dernier, Hamed Bakayoko vient de nous quitter des suites d'un terrible cancer, ce mercredi 10 mars.
Surnommé "Golden Boy" pour ses réussites en affaires, Hamed Bakayoko a connu une ascension politique qui l'a mené au poste de Premier ministre, qu'il n'aura occupé que neuf mois. Bakayoko aura servi la Côte d'Ivoire "avec dévouement et abnégation, c'était un grand homme d'Etat, un modèle pour notre jeunesse, une personnalité d'une grande générosité et d'une loyauté exemplaire", a ajouté le chef de l'Etat.
D'abord militant politique, puis homme de médias dans les années 1990, Hamed Bakayoko était devenu ministre au début des années 2000. Il avait été ensuite de tous les gouvernements pendant près de 20 ans. Avant son départ pour Paris, Bakayoko, qui était également ministre de la Défense, n'avait pas été vu en public depuis deux semaines. Ses proches disaient que cet homme de forte carrure, populaire et bon vivant, était très amaigri.
"Il est parti trop tôt"
Apprécié dans tous les camps d'un pays marqué par de fortes tensions politiques, il était perçu comme un possible successeur de M. Ouattara, et ses opposants ont tenu à saluer sa mémoire. "C'était un homme de conviction, qui avait une ambition pour les jeunes", a déclaré N'Goran Djedri, un des dirigeants du premier parti d'opposition, le Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI).
Charles Blé Goudé, qui a longtemps été un pilier des partisans de l'ancien président Laurent Gbagbo, rival acharné d'Alassane Outtara, a été l'un des premiers à lui rendre hommage depuis son exil en Europe. "Nous étions certes adversaires politiques, mais je retiens de lui un homme qui aura été loyal à son mentor jusqu’au bout, un repère et un soutien pour de nombreux jeunes ivoiriens", a-t-il déclaré.
Le monde de la musique populaire ivoirienne qu'appréciait Hamed Bakayoko, s'est également montré attristé par son décès."En dehors du fait qu'il ait été un grand homme politique, je perds personnellement un grand frère, un ami et un parrain. Il a été un (...) grand amoureux de la musique", a réagi Asalfo, du célèbre groupe Magic system.