Déjà 1000 cas cette année, le choléra frappe durement le Cameroun
Les régions du Nord et de l’Extrême-nord du Cameroun sont les plus touchées par cette épidémie. Le ministre de la Santé appelle les populations à "plus de vigilance".
Officiellement, la riposte est là. Le 13 novembre dernier, 10 cas suspects de choléra et 2 décès sont enregistrés dans le district de santé de Bakassi, localité située sur la péninsule de Calabar dans le golfe de Guinée. Le ministre de la Santé publique du Cameroun indique dans un communiqué de presse une semaine plus tard que "des mesures de réponse ont été mise en œuvre, afin de circonscrire et éradiquer cette épidémie".
Le choléra est une maladie infectieuse liée à une bactérie : le vibrion cholérique. Etant dans l’incapacité de localiser les zones affectées, le ministre appelle les populations à "plus de vigilance et amener dans la Formation sanitaire la plus proche toutes personnes faisant de la diarrhée accompagnée ou pas de vomissement". Quelques semaines précédentes, plus de 72 morts de choléra ont été enregistrés dans les régions du Nord et de l’Extrême-nord.
Déjà 18 mois d'épidémie
Les populations de ces régions subissent les affres de cette épidémie depuis mai 2018. Dans la région du Nord, 393 cas et 20 décès avec un taux de mortalité de 5% ont été enregistrés cette année. C'est à dire qu'une personne touchée sur 20 est emportée par l'épidémie.
Des sources officielles, 1024 malades et 60 décès ont été annoncés depuis que l’épidémie sévit dans cette région. Le décompte affiche au 2 octobre 2019 dans la région de l’Extrême-nord 261 malades enregistrés et 12 décès depuis la résurgence de cette épidémie avec une proportion de cas fatal de 4,6%.
Les mesures de riposte
C’est en mai 2018 que le choléra fait son entrée au Cameroun, les chiffres des victimes de l’épidémie ne cessent depuis de grimper. Le ministère de la Santé publique a entrepris quelques mesures pour riposter. Parmi lesquelles, la mise en œuvre du programme "WASH", qui consiste à l’amélioration de la qualité d’eau et de l’assainissement de l’environnement, ainsi qu’à promouvoir la pratique des règles élémentaires d’hygiène. C'est efficace contre le choléra comme de nombreuses autres maladies.
En outre, il procède à l’identification des probables sources d’infections et les facteurs de risques dans des zones fortement touchées, à la désinfection des foyers dans quelques villages cibles. Les magistrats municipaux également s’engagent dans cette croisade contre cette épidémie qui décime les populations. La commune de Pitoa dans la région du Nord consacre environs 6000 euros dans son budget annuel, pour prévenir et lutter contre le choléra. "Ce phénomène persiste dans notre département. J’ai tenu à demander à ces conseillers de faire en sorte que le phénomène soit éradiqué très rapidement", martèle le Préfet de la Bénoué. Souhaitons qu'il soient exaucés !