Des chercheurs identifient les espèces de chenilles adaptées à l'élevage en Afrique
Dans de nombreux pays d'Afrique subsaharienne, on croque chenilles ou larves pour le plaisir ou leurs protéines. Alors que l'insécurité alimentaire gagne du terrain, ces insectes comestibles pourraient même être élevés sur le continent.
Et si les gouvernements subsahariens prenaient conscience de l'intérêt nutritionnel des insectes ? Répugnants mais source inépuisable de protéines, les insectes constituent depuis de nombreuses années, au sud du Sahara, une ressource alimentaire, par tradition ou pour pallier la famine. Mais il n'y a pas d'élevage, alors que près de 500 espèces ont été identifiées comme d'éventuels aliments humains.
La consommation de chenilles est particulièrement profuse en Afrique subsaharienne, où 30 pour cent de toutes les espèces d’insectes comestibles sont des larves riches en protéines, en fer et en oméga 3. Généralement, elles sont vendues séchées, vivantes ou bouillies, dans des casseroles, des sacs ou dressées en pyramide sur les étals en bois vieilli ou à même le sol. Et c'est sans doute la chenille mopane, dont le nom scientifique est Imbrasia belina, qui est la plus appréciée sur le continent.
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Trois espèces intéressantes pour l'élevage
Dans un rapport publié il y a quelques jours, des chercheurs de l’Université de Liège expliquent que la récolte sauvage est la principale source d'approvisionnement en chenilles sur le continent.
Pourtant, il existe au moins six espèces très appréciées en Afrique subsaharienne, qui peuvent faire l’objet d’un élevage intensif : les chenilles A. infracta, A. rectilinea, C. forda, C. butyrospermi, E. lactea et I. belina. Parmi celles-ci, les familles A. infracta, A. rectilinea et I. belina semblent les plus intéressantes, vu leur disponibilité tout au long de l'année. Mais ces dernières années, les insectes comestibles sont de plus en plus menacées par le réchauffement climatique.