Diabète, une urgence en Afrique
Alors que la majorité des Africains atteints du diabète ne le savent pas, cette maladie chronique progresse dangereusement dans certaines régions du continent.
Les chiffres sont alarmants. Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la région africaine - qui ne comprend pas de nombreux pays du continent - compte près de 25 millions de personnes diabétiques. Mais si l'on compile les données de la Fédération internationale du diabète (FID), ce sont près de 50 millions de personnes qui souffrent de diabète en Afrique. Beaucoup d'entre eux ne le savent pas. Car dans la majorité des pays du continent, de nombreux obstacles compliquent le dépistage de cette maladie chronique.
Le diabète survient lorsque le pancréas ne produit pas assez d'insuline ou lorsque l'organisme n'est pas capable d'utiliser efficacement l'insuline qu'il produit. La maladie est responsable de décès prématurés, de cécité, d’insuffisance rénale, de crises cardiaques, d’attaques cérébrales et d’amputations de membres inférieurs. Les complications liées au diabète peuvent être évitées ou retardées avec des médicaments, un dépistage régulier et un traitement du diabète.
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Décès prématurés et problèmes de dépistage
En Afrique, les décès prématurés dus au diabète (définis comme des décès survenant avant l’âge de 70 ans) s’élèvent à 58%. Selon l’OMS, cela est supérieur à la moyenne mondiale de 48%. Dans le même temps, le taux de mortalité normalisé selon l’âge pour le diabète est de 48 pour 100.000 habitants. C’est plus du double du taux mondial de 23 pour 100.000. Dans la région, seule une personne sur deux vivant avec un diabète de type 1 - la forme la plus courante de diabète pédiatrique - a accès à un traitement par insuline.
Selon l'agence onusienne, le manque de structures et d’équipements de dépistage, un nombre inadéquat de personnel de santé formé, l’accès insuffisant aux établissements de santé et le manque de sensibilisation au diabète sont les principaux obstacles au dépistage de cette maladie chronique.
"Le défi du diabète en Afrique revêt une triple dimension", explique la Dre Maïmouna Ndour Mbaye, responsable du Centre national Marc Sankalé de lutte contre le diabète au Sénégal. "En premier lieu, nous avons le plus grand nombre de nouveaux cas prévus sur le plan mondial. Deuxièmement, nous enregistrons les effectifs les plus élevés en ce qui concerne le nombre de personnes vivant avec cette maladie sans en avoir conscience, et qui sont exposées à un risque élevé de complications potentiellement mortelles. Troisièmement, nous affichons le taux d’investissement le plus bas au monde dans les soins du diabète, ne représentant que 1 % des dépenses de santé de la Région. De plus, nos systèmes de santé sont principalement conçus pour les maladies aiguës et infectieuses, tandis que les maladies chroniques ne reçoivent pas suffisamment d’attention en termes d’infrastructures, d’équipements et de ressources".
Différents types de diabète
- Le diabète de type 1 : Il est caractérisé par une production insuffisante d'insuline et nécessite une administration quotidienne d'insuline. La cause n'est pas connue, et il n'est pas possible de le prévenir
- Le diabète de type 2 : Il résulte d'une mauvaise utilisation de l'insuline par l'organisme. Il s'agit du diabète le plus courant. Il est en grande partie dû à l'obésité et l'inactivité physique.
- Le diabète gestationnel : Il survient lorsque l'organisme ne parvient pas à produire suffisamment d'insuline pendant la grossesse. Il augmente les risques de complications pendant la grossesse et à l'accouchement.