Don d'organes au Sénégal : "Mon frère m’a offert un rein"
La greffe est parfois le seul espoir de guérir l’insuffisance rénale. Pour aider un malade, il est possible de donner un rein de son vivant. Une option dont a pu profiter un Sénégalais sur le sol tunisien.
Si la dialyse reste le principal traitement proposé aux insuffisants rénaux sur le sol sénégalais, certains privilégiés optent pour la greffe. C'est notamment le cas d'Abdou Karim Guèye, l'actuel président de l'Association des transplantés rénaux du Sénégal. Il y a sept ans, ce dernier a reçu un greffon d'un donneur vivant : son petit frère.
"C'est mon petit frère qui m'a offert un rein. J'ai fait la transplantation en Tunisie en 2015, et cela m'a coûté la somme de 35 millions Fcfa", confie Abdou Karim Guèye à nos confères de l'AS. Avant d'expliquer qu'il avait atteint le stade terminal de la maladie, celui de l'insuffisance rénale grave où seule la greffe peut permettre aux malades de retrouver une vie quasi normale. "Après l'opération, je suis resté un mois à l'hôpital pour voir les risques de rejet. Mais je rends grâce à Dieu, parce que mon organisme a supporté la greffe et je suis devenu une personne normale, bien portante", confirme Guèye.
Les avantages de cette greffe
Une belle histoire encore trop rare sur le continent africain, où de nombreux pays n'ont jamais réalisé la moindre greffe. Pourtant, les avantages du don du vivant sont nombreux. "Le point fort de cette greffe c’est qu’elle a lieu presque en même temps que le prélèvement d’organe, donc la durée pendant laquelle l’organe prélevé n’est pas irrigué est très faible", expliquait récemment Emmanuelle Cortot-Boucher, directrice de l’Agence de biomédecine à nos confrères français d'AlloDocteurs. Mieux toléré, le greffon fonctionne plus longtemps.
Pour le donneur, l'opération n'a aucune conséquence. Certaines conditions doivent être remplies : être majeur, en excellente santé et avoir un lien affectif et stable avec le receveur.