Du faux tramadol saisi en Guinée
Alors que le tramadol fait déjà des ravages dans le continent africain, une version falsifiée de cet antidouleur a été saisie sur le sol guinéen.
On en trouve partout. Depuis 2018, le tramadol gagne du terrain en Afrique. S'il est initialement indiqué dans la prise en charge de douleurs modérées à intenses, ce médicament opioïde est souvent détourné de son usage. Dans différents pays d'Afrique de l'Ouest, cet antidouleur est même associé à la cocaïne, le café ou d'autres substances psychotropes. Et comme si ce n'était pas assez, le tramadol falsifié est de plus en plus fréquent sur le continent.
99. C'est le nombre de cartons de faux tramadol récemment saisi au port de Conakry. Cette prise intervient dans le cadre de la découverte d'un important lot de produits pharmaceutiques contrefaits dans le seul port autonome de la Guinée. Ces médicaments contrefaits ont été repérés dans les circuits officiels d'importation, précise le Dr Manizé Kolié, secrétaire général de l’Ordre National des Pharmaciens Officines Privés de Guinée (ONPG).
Un antalgique qui peut s'avérer dangereux
Le tramadol provoque fréquemment des troubles digestifs, comme les nausées et la constipation, des vertiges, la bouche sèche, une somnolence. La revue Prescrire cite les troubles du rythme cardiaque et d'hypoglycémie parmi les risques potentiels de l'usage médical du tramadol. Cet antidouleur peut également entraîner une dépendance à la fois physique et psychologique, notamment en cas d'utilisation prolongée à doses élevées.
Et quand il est détourné son usage et combiné avec des drogues, le tramadol est encore plus dangereux. Car "l’association opioïdes + alcool + sédatifs accroît les risques de dépression respiratoire et de décès, et on la retrouve souvent dans les overdoses ayant une issue fatale", explique l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Facile à trouver sur le marché, moins cher que l'héroïne, cet antalgique peut être à l'origine d'une crise sanitaire sans précédent.