En Afrique, l'hypertension et le diabète augmentent le risque de mourir de la Covid-19
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), il y a de plus en plus de preuves que les Africains vivant avec des maladies non transmissibles (MNT) telles que l'hypertension et le diabète sont plus susceptibles de souffrir de cas graves de COVID-19 et de mourir.
Depuis l'apparition de la maladie à coronavirus (Covid-19) sur le continent africain, la gestion de l'hypertension et celle des complications diabétiques ont été perturbées dans la majorité des pays. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). "Des millions d'Africains vivant avec des maladies non transmissibles courent un plus grand risque de complications ou de décès dus à la Covid-19", a expliqué Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. Avant de rajouter qu'"il est très inquiétant de constater qu'au moment même où les personnes souffrant d'hypertension et d'autres maladies chroniques ont le plus besoin d'aide, beaucoup sont laissées pour compte".
Selon une analyse préliminaire de l'OMS effectuée dans une dizaine de pays du continent, l'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires et l'asthme sont les comorbidités les plus associées aux patients atteints de COVID-19. L'Afrique du Sud, qui enregistre près de la moitié des cas et des décès sur le continent, constate que plus de 60% des patients atteints de Covid-19 dans les hôpitaux souffraient d'hypertension et au moins 50% de diabète. Au Kenya, environ la moitié des décès des suites de cette maladie infectieuse sont survenus chez des personnes atteintes de MNT, alors qu'en République démocratique du Congo, ces patients représentaient 85 % de tous les décès par Covid-19.
Limiter le tabagisme et l'alcoolisme
Pour réduire la mortalité des maladies non transmissibles, l'OMS recommande de limiter la consommation de tabac et d'alcool. L'agence onusienne encourage les 54 pays africains à "disposer d'une variété de médicaments et de techniques pour favoriser le diagnostic et le traitement précoces des MNT".
Même avant la pandémie actuelle, les maladies non transmissibles constituaient un problème de santé majeur, qui touchait un nombre croissant d'Africains. En 2015, les maladies non transmissibles ont tué au moins 3 millions de personnes en Afrique.