En Afrique, le Covid-19 met à mal la lutte contre la tuberculose
A l'ombre du Covid-19, le nombre de décès dûs à la tuberculose augmente en Afrique.
549.000. C'est le nombre de personnes qui sont mortes de la tuberculose en Afrique. Un chiffre record sur la dernière décennie, alors que le continent vit toujours à l'heure du Covid-19. Et si le nombre de cas a légèrement baissé de 2,5% en 2020 par rapport au 1,4 million de cas l’année précédente, la notification de nouvelles infections a fortement diminué dans les pays très touchés par la maladie, particulièrement en Angola, en Afrique du Sud et au Zimbabwe, qui sont tous confrontés à une forte incidence de la pandémie de Covid.
Alors que l'Afrique abrite 17 des 30 pays les plus fortement touchés par la tuberculose dans le monde, le Covid-19 "vampirise" la majorité des ressources sanitaires du continent. Résultat, l’accès aux services de santé essentiels, parmi lesquels ceux liés au dépistage et au traitement de la tuberculose, se complique. Une mauvaise nouvelle, alors que cette maladie est évitable et curable, si elle est prise en charge à temps.
Face à cette terrible maladie causée par une bactérie qu'on appelle mycobacterium tuberculosis (aussi nommée bacille de Koch) - qui attaque le plus souvent les poumons mais peut aussi toucher d'autres organes, l'objectif de l’ONU tient en deux chiffres : 90-80. Ils signifient une réduction de 90 % de la mortalité par tuberculose et une réduction de 80 % du nombre de cas d’infection par ce mal d’ici à 2030, par rapport à 2015. Pour stimuler la riposte, les Nations Unies ont aussi fixé un objectif intermédiaire pour 2020 qui consistait à réduire de 35% le nombre de décès dus à la tuberculose et de 20 % l’incidence de cette maladie. Pour l'heure, seule une dizaine de pays africains a réussi à l'atteindre.
Principale cause de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH - alors que le virus du Sida circule toujours en Afrique - la tuberculose gagne du terrain, favorisée selon l'OMS par d'autres facteurs comme "le financement insuffisant des programmes, l’accès limité aux outils modernes de diagnostic et la mise en œuvre à faible échelle des traitements préventifs".