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En manque d'antivenins, l'Afrique dans l'impasse face aux morsures de serpents

De la Tunisie à Madagascar, en passant par le Sénégal et le Cameroun, le continent fait face à une pénurie inquiétante d'antivenins, pierre angulaire du traitement des victimes.

Badr Kidiss
Rédigé le
Un black mamba de Tanzanie, le plus venimeux des serpents d’Afrique

Plus de 30.000 personnes meurent, chaque année en Afrique, des suites d'une morsure de serpent. Considérée depuis 2017 comme une maladie tropicale négligée (MTN), l'envenimation par serpent est fréquente sur le continent africain. 

Les morsures de serpents constituent un problème de santé publique négligé dans de nombreux pays africains. Elles peuvent entraîner des paralysies sévères susceptibles de bloquer la respiration, des troubles sanguins pouvant aboutir à des hémorragies fatales, des insuffisances rénales irréversibles et des destructions tissulaires locales sévères susceptibles de provoquer des incapacités définitives et l’amputation d’un membre. En raison d'une masse corporelle plus faible, leurs conséquences sont plus sévères chez l’enfant que chez l’adulte. Et on estime que jusqu’à 600.000 personnes sont mordues en Afrique, tous les ans, par des serpents venimeux. 

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Plus d'antivenins

Et la situation ne cesse de s'aggraver, depuis que de nombreux pays n’ont plus accès aux sérums antivenimeux dont ils ont besoin, en raison d'une pénurie mondiale. Pourtant, pour soigner les victimes de serpents venimeux, l'Afrique a besoin d'antivenins efficaces, d'un coût abordable et en quantités suffisantes. 

Heureusement, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé de prendre le problème à bras-le-corps. Elle a mis en place de nouvelles directives afin de faciliter la production, la réglementation et le contrôle des sérums contre les venins de serpents. L'objectif est diminuer de moitié à l'horizon 2030 le nombre annuel de décès et de personnes souffrant de séquelles permanentes provoquées par les morsures de serpents.

L'agence onusienne ambitionne également de restructurer le marché en s'assurant de la disponibilité de 500.000 traitements anti-venimeux par an d'ici 2024 en Afrique sub-saharienne, puis de 3 millions de traitements dans le monde d'ici 2030.

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