Enfants soldats : il faut dire stop à la barbarie !
Souvent âgés d'une dizaine d'années, arrachés à leurs familles et contraints de rejoindre des forces armées, les enfants soldats sont les victimes "oubliées" des guerres. Pourtant, ces enfants ont beaucoup de mal à retrouver une vie normale...
Combattants, porteurs, espions, esclaves sexuels... Chaque année, des milliers d'enfants sont enrôlés de force par des groupes armés pour rejoindre leurs rangs. Agés de moins de 18 ans, ils sont généralement kidnappés et intégrés contre leur gré à des forces armées. Mais certains enfants déscolarisés, sans emploi et parfois sans famille "choisissent" aussi de s'enrôler pour échapper à la famine et la pauvreté.
Une Journée mondiale est consacrée à ce fléau, ce vendredi 12 février. Il s'agit de la Journée internationale contre l'utilisation des "enfants soldats". Et à l'occasion, on vous en dit plus sur ce phénomène qui est très répandu en République démocratique du Congo (RDC), Somalie et Soudan du Sud.
Des séquelles durables
Seul le Tchad a réussi, à ce jour, à mettre fin au recrutement d'enfants soldats sur son territoire, à l'heure où ce fléau gagne du terrain au Nigéria, en Centrafrique, au Mali et au Soudan. Pourtant, ces "oubliés" des conflits armés ont beaucoup de mal à retrouver une vie normale.
Souvent recrutés de force ou kidnappés, ces enfants sont plongés malgré eux dans l'horreur de la guerre. Formés au combat dès l'âge de 10 ans, ils sont très vite contraints de commettre le pire : viols, meurtres.... Ceux qui refusent sont tués. Ceux qui obéissent intègrent les rangs des combattants. Devenir enfant soldat est un traumatisme à long terme et les conséquences sur la santé de ces enfants sont nombreuses.
Il y a bien entendu les blessures subies au combat ou infligées comme punition, et le risque d'être tué au front. Mais pour ceux qui survivent, la vie n'est pas simple. Poussés à consommer de l'alcool ou des drogues, qui les rendent plus dociles, ils sont nombreux à développer des addictions. Enfin le coût psychologique d'une vie d'enfant soldat est considérable. Stress post traumatique, troubles caractériels et/ou de l'attachement, dépression, anxiété... les enfants soldats sont marqués à vie et n'ont pas toujours accès à l'aide psychologique dont ils ont besoin pour se reconstruire et avoir une chance de réintégrer la société. Car la reconstruction prend du temps : le programme de réintégration mis au point par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dure 3 ans, et les fonds manquent pour prendre en charge tous ces enfants.
Mettre fin au cauchemar
Les filles recrutées par ces groupes armés deviennent rarement des soldats. Elles sont enlevées pour servir d'esclaves sexuelles, ce qui implique de graves répercussions sur leurs vies : traumatismes liés aux viols et violences qu'elles peuvent subir, maladies sexuellement transmissibles, grossesses précoces... Leur réintégration est encore plus difficile car elles sont répudiées par leurs familles et on souvent des enfants à élever, ce qui les empêche de retourner à l'école.
Mettre fin au recrutement d'enfants soldats est une urgence absolue. Cette pratique viole les principe de la convention des droits de l'enfant. Depuis 2002, elle est interdite par le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l'enfant. Mais les fonds manquent pour les programmes de réintégration de l'Unicef, qui a lancé un appel au don de 4 millions de dollars afin de pouvoir poursuivre ses activités. Et pour mettre fin durablement au phénomène des enfants soldats, les associations estiment qu'il faut avant tout lutter contre la pauvreté et la faim, qui poussent les enfants à rejoindre "volontairement" ces groupes armés.