Face à l'afflux des patients Covid, la Tunisie se confine pour la fin du Ramadan
Alors que le système de santé est à deux doigts de "s'écrouler" en raison de l'afflux grandissant de patients Covid dans les hôpitaux, la Tunisie a décidé de se confiner pendant une semaine.
Nouvelles mesures sanitaires anti-Covid-19 ! A l'approche d'Aïd el-Kebir, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, lors de laquelle les musulmans se réunissent traditionnellement en famille ou entre amis, le Premier ministre Hichem Mechichi a annoncé, ce vendredi, un confinement du 9 au 16 mai.
Les mosquées, les marchés et les commerces non essentiels seront fermés et les déplacements interdits entre les régions du pays, a déclaré Mechichi lors d'une conférence presse, soulignant que les décès atteignent une centaine par jour. "Les établissement de santé menacent de s'écrouler, c'est un risque colossal (...) nos médecins sont à bout de nerf", a souligné le chef du gouvernement, estimant que le pays traverse "la pire crise sanitaire de son histoire". Les rassemblements et fêtes familiales ou culturelles sont interdits, et le couvre-feu est élargi de 19H00 (18H GMT) à 5H00 (4H00 GMT), contre 22H00 à 05H00 actuellement.
Sortir que pour le strict nécessaire
A l'heure où ces lignes sont écrites, plus de 500 personnes sont actuellement hospitalisées en soins intensifs, un niveau inédit qui a nécessité de mettre en place des hôpitaux de campagne, et le pays peine à faire face à ses besoins d'oxygène. Alors que la campagne de vaccination contre le coronavirus avance au ralenti, les Tunisiens sont invités à ne sortir de chez eux que pour le strict nécessaire, a détaillé la porte-parole du gouvernement Hasna Ben Slimane.
Les écoles sont closes depuis mi-avril, et seules les classes ayant des examens avaient repris le travail cette semaine, mais elles resteront fermées toute la semaine. Après un recul historique du PIB à -8,9% en 2020, Mechichi avait plusieurs fois estimé ces dernières semaines que le pays, qui avait mis en place un confinement pendant deux mois au printemps 2020, n'avait pas les moyens d'en appliquer un nouveau. La Tunisie, qui avait adopté en mars 2020 des mesures strictes et précoces et n'avait enregistré que 50 morts jusqu'à l'été 2020, déplore au total 11.208 décès, et plus de 300.000 cas confirmés par test.