Face à la drépanocytose, une ONG veut accélérer la formation des soignants africains
Première maladie génétique en Afrique, la drépanocytose est encore mal connue des soignants et du grand public.
500.000. C'est le nombre d'enfants africains qui naissent, chaque année, avec le gène de la drépanocytose. Beaucoup de ces enfants meurent avant de devenir adulte, en raison d’un accès insuffisant aux médicaments et du manque de formation des professionnels. Car cette maladie génétique cause une déformation des globules rouges en leur donnant la forme d’une faucille, ce qui perturbe le transport d’oxygène dans le sang et augmente la susceptibilité à la formation de caillots. La majorité des enfants atteints de la forme la plus grave de la drépanocytose meurent avant l'âge de 5 ans, généralement d'une infection ou d'une perte de sang grave.
Des programmes nationaux tentent d’enrayer ce phénomène en Afrique, mais les Etats manquent de moyens. Résultat, la drépanocytose est insuffisamment dépistée et peu prise en charge. L’enjeu de la formation des personnels de santé est donc au cœur de la lutte contre cette maladie, dont le nombre de cas va augmenter au rythme de la croissance démographique de l’Afrique.
Face à cette situation et à l'heure où le Covid-19 "vampirise" les ressources sanitaires de la majorité des pays du continent, l'ONG Drep.Afrique tente de mieux former les soignants du continent. A travers son diplôme inter-universitaire international francophone (DIU) sur la drépanocytose, cette ONG veut assurer la formation de 240 soignants originaires d'Afrique francophone au cours des deux prochaines années. En novembre dernier, une première session de formation a été organisée au sein du sein du Campus Franco-Sénégalais. Deux autres sont prévues en 2022.
Mieux reconnaître la maladie
La drépanocytose se manifeste notamment par une anémie (pouvant entrainer fatigue, vertiges, essoufflement, etc.), une sensibilité aux infections, et surtout des crises douloureuses brutales, imprévisibles et atroces. Avec sa formation, Drep.Afrique veut aider les médecins et les agents de santé du continent à mieux reconnaître ce mal et agir aussi précocement et efficacement que possible. Une bonne nouvelle, quand on sait qu'il y a des centaines de millions de porteurs sains de cette maladie en Afrique.
Le diplôme de cette ONG devrait aussi servir de base à la mise en place de son programme de lutte contre cette maladie génétique, avec notamment "la mise en oeuvre d'un projet d'accès à large échelle au traitement à moindre coût".