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Face au paludisme, la difficile lutte du Burkina Faso pour sauver des vies

Alors que la saison des pluies s'apprête à commencer, le Burkina Faso s'inquiète de la hausse des cas et des décès dûs au paludisme.

Sabrina El Faïz
Rédigé le
Vue d'un camp de personnes déplacées au Burkina Faso, en 2021  —  MSF / Seigneur Yves Wilikoesse

Plus de 12 millions. C’est le nombre de cas de paludisme recensés au Burkina Faso en 2021. Une hausse par rapport aux années précédentes, où le pays recensait en moyenne 11 millions de cas annuels. "La situation du paludisme n’est guère reluisante. Cette maladie reste toujours le problème majeur de santé publique au Burkina Faso. Les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans payent le plus lourd tribut", regrette le ministre de la Santé, Lucien Jean-Claude Kargougou.

Alors que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) tablait, au pire des cas, à un doublement des décès dus au paludisme en Afrique subsaharienne en raison de la pandémie de Covid-19, le Burkina Faso a évité ce scénario apocalyptique. Mais pas de triomphalisme non plus : en un an, le nombre de morts a aussi augmenté pour passer de 3.996 à 4.355. 

Face à cette situation, le ministre de la santé rejoint l'initiative de l'OMS qui appelait le 25 avril dernier, à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre cette maladie, à "innover pour réduire la charge du paludisme et sauver des vies". Dans la même veine, Kargourou propose d'"investir et innover pour trouver de nouvelles approches de lutte anti vectorielle, de nouveaux produits de diagnostic, de nouveaux médicaments antipaludiques et d’autres outils en vue d’accélérer les progrès contre cette maladie". 

Des vaccins suscitent l'espoir

Maladie très ancienne, signalée dès l'Antiquité, le paludisme est causée par des parasites transmis par les piqûres de moustique. La maladie cause d'abord une forte fièvre, des maux de tête et des courbatures, puis peut évoluer vers une anémie sévère, une détresse respiratoire, et atteindre les organes ou le cerveau. Si elle n'est pas traitée à temps, elle peut être mortelle. Au cours de l’année dernière, environ 95 % des 228 millions de cas estimés ont été détectés dans la Région africaine de l’OMS, pour environ 602.000 décès. 

La recommandation par l'agence onusienne, en octobre dernier, d'un vaccin contre le paludisme nourrit des espoirs dans toute l'Afrique subsaharienne. Ce sérum, baptisé RTS,S, a déjà été administré à plus d'un million d'enfants au Ghana, au Kenya et au Malawi. Mais pour l'heure, cette nouvelle piqûre n'est pas encore disponible sur le sol burkinabé, et les stocks existants sont très limités.

Pourtant, l'espoir est toujours là : un autre vaccin, développé par l'université britannique d'Oxford en collaboration avec l'Américain Novavax, a également montré une efficacité prometteuse, après un essai clinique au Burkina Faso en 2019. En attendant le déploiement de ces sérums, les méthodes de prévention contre cette maladie transmise par la piqûre de l'anophèle femelle, moustique actif surtout la nuit, reposent essentiellement sur l'utilisation de moustiquaires et de traitements préventifs, pas toujours faciles d'accès pour les populations. Car si 80% des familles burkinabè disposent de moustiquaires, à peine la moitié d'entre elles les utilisent. Jusqu'à quand ? 

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