Face au reflux de l'épidémie de Covid, de nombreux pays africains ne recherchent plus les cas contacts
Avec la baisse importante du nombre de nouveaux cas de Covid-19, de nombreux pays africains allègent de plus en plus les mesures de surveillance et de quarantaine prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie.
Elle n'est plus primordiale. La recherche de cas contacts se fait de moins en moins en Afrique, depuis le pic de la quatrième vague de Covid. En août 2020, vingt-trois des 54 pays du continent africain effectuaient une recherche de l’ensemble des cas contacts, ce qui implique de répertorier et de suivre tous les contacts d’un cas confirmé.
Mais avec l’évolution de la pandémie de Covid-19, les pays se sont tournés vers une recherche des cas contacts prioritaires, ce qui implique de ne suivre que les personnes présentant un risque élevé d’infection ou développant une forme grave de la maladie. A la date du 15 mars 2022, seulement treize pays effectuaient une surveillance de l’ensemble des cas, alors que 19 pays procédaient à une recherche des cas contacts jugés prioritaires. Selon l'Organisation mondiale de la santé, 22 pays africains n’effectuaient plus aucune recherche des cas contacts.
"L'épine dorsale"
"Il est inquiétant de constater que près de la moitié des pays d’Afrique ont cessé de procéder à la recherche des cas contacts", a déclaré la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Avant de rappeler que la traque des cas contacts "constitue, avec un dépistage robuste, l’épine dorsale de toute riposte à une pandémie. Sans ces informations critiques, il est difficile de suivre la propagation du virus et d’identifier les foyers de nouveaux cas de Covid-19 qui peuvent être causés par des variants connus ou émergents"
Mais ce n'est pas tout : avec le nombre peu élevé de nouveaux cas et la pression qui s’accentue pour l’ouverture de leur économie, les pays ne relâchent pas seulement la surveillance des cas mais toute une panoplie d’autres mesures de prévention. Une enquête de l’OMS révèle que sept pays sur les 21 qui ont rapporté des données n’imposent plus de quarantaine aux personnes exposées au virus. Un pays n’impose plus l’isolement des cas confirmés, tandis que quatre pays n’exigent plus l’isolement que pour les cas symptomatiques. De quoi inquiéter la Dre Moeti qui estime que "les mesures de prévention devraient être assouplies avec prudence, avec une évaluation par les autorités sanitaires des risques par rapport aux bienfaits attendus".