Fièvre jaune : Vacciner et encore vacciner pour sauver l’Afrique
Avant que la vaccination contre cette maladie ne devienne systématique, la fièvre jaune était un véritable fléau. Mais aujourd'hui encore, elle menace le continent africain.
Elle gagne dangereusement du terrain. Alors qu'elle semblait largement sous contrôle grâce au vaccin, la fièvre jaune revient en force, comme le montrent les récentes flambées épidémiques survenues au Kenya, en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Menace permanente, cette maladie tue chaque année 30.000 personnes, dont au moins 90% sur le continent.
La fièvre jaune doit son nom à la jaunisse qu'elle entraîne. Même si généralement elle ne provoque que peu ou pas de symptômes chez de nombreuses personnes, la maladie peut aussi avoir des formes sévères, entraînant des hémorragies internes et de graves lésions du foie et des reins. Environ la moitié des personnes qui atteignent ce stade de la fièvre jaune en meurent en quelques jours.
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Une menace pour la moitié de la population mondiale
Largement transmise en milieu urbain par les moustiques, cette maladie hémorragique ne dispose pas d'un traitement spécifique. La prévention est donc essentielle et heureusement, une seule dose de vaccin permet de protéger une personne à vie. Produit notamment au Sénégal, ce vaccin efficace à 100% et relativement bon marché ne fait pas forcément recette en Afrique. De nombreuses personnes ne veulent pas en entendre parler. Ce qui facilite la propagation de la fièvre jaune.
Et pourtant, il y a urgence. Le réchauffement agrandit les territoires propices aux vecteurs de maladies, notamment les moustiques. D'ici 2050, la moitié des habitants de la planète pourrait être exposée à la dengue, la fièvre jaune ou des virus comme zika.
La riposte s'organise
Face à cette situation, de nombreux pays africains tentent de limiter la propagation de la fièvre jaune à l'aide de campagnes de vaccination ciblées. Pour cela, des sites de vaccination ont été installés dans des universités, des églises, des hôpitaux…
Que ce soit au Cameroun, en République démocratique du Congo ou au Nigéria, des dizaines de campagnes de vaccination ont été organisées ces derniers mois. Car pour empêcher le déclenchement d'une épidémie dans un pays, il faut qu'au moins 80% de la population soient immunisés. Mais actuellement, très peu de pays d'Afrique ont atteint ce niveau. Jusqu'à quand ?