Hypertension : Un Tunisien sur deux est concerné, vraiment ?
Alors que la Tunisie assiste à une flamblée des risques cardiovasculaires, beaucoup de personnes sont déjà touchées par l'hypertension.
On sait que les maladies cardiovasculaires tuent plus que tout en Tunisie. Mais on n'imaginait pas qu'un Tunisien sur deux, âgé de plus de 30 ans, pouvait être hypertendu. C'est en tout cas ce que vient de révéler le Pr. Leila Abid, présidente de la Société tunisienne de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire (STCCCV).
Si l'hypertension, qui se caractérise par une pression trop élevée du sang dans les artères, peut entraîner des attaques cérébrales, des infarctus, des insuffisances rénales ou des démences, plusieurs facteurs la favorisent : manque d'activité physique, tabac, surpoids, stress et une alimentation trop salée. Et visiblement, les Tunisiens semblent les accumuler. "Le Tunisien consomme environ 10 à 12 grammes de sel par jour, alors que son besoin quotidien ne dépasse pas 4 à 5 grammes", a annoncé le Pr. Leila Abid, à l'occasion du 39ème congrès national de cardiologie et de chirurgie cardiovasculaire. Avant de rappeler que le diabète concerne 15% des habitants, qu'il y a 30% d'obésité au pays et que 50% des Tunisiens sont fumeurs, rien que ça !
Flambée des risques cardiovasculaires
Alors que l'hypertension occupe le deuxième rang des plus gros risques pour la santé juste derrière le tabagisme, "nous assistons aujourd’hui à une flambée des risques cardiovasculaires (comme l'hypertension). Ils sont responsables de l’augmentation de la fréquence des maladies cardiovasculaires", regrette le Pr. Leila Abid.
Comme l'hypertension ne présente souvent aucun symptôme - ce qui lui a valu le surnom de "tueuse silencieuse" -, les personnes hypertendues ignorent souvent leur maladie. Dans une Tunisie où plus de 75% de la population présente des facteurs qui peuvent déclencher des maladies cardiovasculaires, "nous enregistrons un nombre important d’infarctus du myocarde et d’AVC (accident vasculaire cérébral). Et qui deviennent fréquents même sur des sujets jeunes".