La pénurie de médicaments s’aggrave en Tunisie
Plus de 500 médicaments sont introuvables dans les hôpitaux et pharmacies en Tunisie, au grand dam des personnes atteintes de maladies chroniques.
Elle prend de l’ampleur. La pénurie de médicaments menace la vie des Tunisiens depuis des années et ne cesse de s’aggraver. Parmi les produits pharmaceutiques introuvables dans les officines et les hôpitaux du pays, on peut notamment citer les médicaments nécessaires pour le traitement de certaines pathologies graves, comme le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer.
Un manque de médicaments qui s'accompagne également d'une hausse spectaculaire des prix de près de "2.350 médicaments génériques et antibiotiques", selon les autorités tunisiennes. Et le départ annoncé de trois groupes pharmaceutiques d'ici fin 2022 risque de fragiliser davantage une situation qui est déjà extrêmement critique.
Un déséquilibre budgétaire en cause
Depuis 2018, les pharmacies et hôpitaux tunisiens manquent de médicaments. Et cela s'expliquerait notamment par des problèmes budgétaires. La Pharmacie Centrale de Tunisie (PCT), l'organisation gouvernementale qui importe tous les médicaments provenant de l'étranger, est notamment dans l’incapacité de régler ses dettes. Ce qui complique l’approvisionnement des médicaments provenant des fournisseurs internationaux. Ces derniers n’acceptent aucun retard en matière de paiement de leurs produits.
"Face à l'exacerbation de la crise, la solution est de régler les dettes de la Pharmacie Centrale. Il y a des malades qui demandent aux médecins de changer la prescription d’un médicament et le remplacer par un autre, mais le plus grand danger réside dans le fait que certaines maladies dépendent d'un seul type de médicament, et si la dose n'est pas prise, la vie du patient est menacée à chaque instant", explique Chadli Al Fandri, pharmacien à Tunis.