L'Afrique lance un nouveau vaccin contre la polio pour en finir avec cette maladie paralysante
Quelques mois après son homologation par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nouveau vaccin oral contre la poliomyélite est déjà déployé dans plusieurs pays africains.
Elle est toujours là ! La poliomyélite existe encore. Si cela fait plus de six années que le dernier enfant a été paralysé par le poliovirus sauvage en Afrique, le continent fait face à une autre forme de ce virus responsable de la polio, connue sous le nom de poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 2. Face à cette situation, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a accordé, en novembre 2020, une autorisation d’utilisation d’urgence au nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (VPOn2). Depuis, l'Afrique est devenue le premier continent à déployer ce sérum. A ce stade, plus de 80 millions d’enfants dans six pays africains ont reçu ce nouveau vaccin oral.
Alors que plus de 100 millions d’enfants africains sont toujours exposés à un risque de paralysie par le poliovirus dérivé d’une souche vaccinale, la Dre Matshidiso Moeti, directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, rappelle, à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la poliomyélite ce 25 octobre, que "le meilleur moyen de les protéger est de renforcer l’immunité de la population par la vaccination systématique et de veiller à ce que des systèmes de surveillance solides soient en place pour détecter rapidement chaque cas".
Des flambées de polio dans une vingtaine de pays
Si l'Afrique a été certifiée exempte de poliomyélite sauvage en août 2020, des flambées épidémiques dues au poliovirus touchent en ce moment 23 pays africains. Pour lutter contre cette terrible maladie qui paralyse nos enfants, des pays comme le Bénin, le Nigéria, le Congo-Brazzaville, le Libéria, le Niger et la Sierra Leone misent déjà sur le nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2. Ce sérum est, selon l'OMS, une forme modifiée du vaccin antipoliomyélitique oral monovalent, conçue pour être plus stable génétiquement et moins susceptible, dans les populations sous-vaccinées, de reprendre une forme qui peut causer chez les enfants une paralysie permanente due au poliovirus dérivé d’une souche vaccinale.
Alors que tout le continent s'est engagé à éliminer toute forme de polio d'ici 2023, le nombre d’enfants africains bénéficiant d’une protection efficace contre cette terrible maladie devrait augmenter avant la fin d'année : l’Éthiopie, la Mauritanie, le Nigéria, la Gambie, le Sénégal et l’Ouganda s'apprêtent à lancer des campagnes ciblant environ 30 millions d’enfants.